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jeudi 24 janvier 2019

Le vélo a sauvé ma vie - Chapitre 10

Si vous n'avez pas lu les premiers chapitre, suivre ce lien

Chapitre 10
Faut bien en rire. Quel style de cycliste êtes-vous?

Vous savez ? À bien y penser, il faut avoir du cran pour faire du vélo de route dit d’entraînement. J’ai l’impression que les risques d’accidents et de blessures à vélo sont pas mal plus élevés chez les cyclistes que chez ceux qui jouent au tennis, au basketball, au soccer, voire au hockey. Je serais curieux de voir des résultats d’études qui porteraient sur la fréquence des blessures/accidents graves aux 1000 participants dans plusieurs sports. Je ne serais pas surpris de retrouver le vélo dans le top liste. Enfin…

La personnalité d’un individu transcende dans chaque sport qu’il pratique. Ses traits de caractère et de personnalité sont intrinsèquement liés au style qui le caractérisera dans la pratique de ses sports. On en entend souvent parler via les commentateurs sportifs dans le hockey par exemple. Vous savez lorsqu’ils analysent la composition des trios, d’une équipe, ou bien lors d’un repêchage. Combien de fois n’avons-nous pas entendu un commentateur dire, « il leur faudrait un joueur combatif, un bon centre intelligent pour construire des jeux, un « goon » pour protéger leurs vedettes ! Dans tous les sports, c’est de même. Demandez aux entraîneurs des Alexandre Despaties, Alex Harvey, Guy Lafleur, Jean Béliveau ou what ever comment ils expliqueraient les succès de leurs poulains ? C’est tellement évident, que nous saurions capables de répondre à cette question nous-mêmes. C’est certain qu’on en viendrait à parler des personnalités de ces athlètes. Un autre exemple d’athlète tient, que j’ai adoré plus près de notre discipline et de mon bled ici à Québec. Marie-Hélène Prémont?  Je vous référerais à une citation de sa part dans la presse lorsqu’elle fut intronisée au temple de la renommée du cyclisme canadien en 2017.

Persévérante dans le sport comme dans la vie, Marie-Hélène Prémont a su conjuguer ses nombreux entraînements et déplacements à l’étranger aux études. Diplômée en kinésiologie, puis en pharmacologie, elle estime que l’apprentissage a toujours été au cœur de ses priorités. «Je voulais être autonome et toucher à plusieurs facettes de mon sport. Je pense que mes études ont fait de moi une athlète plus complète, notamment sur le point de la psychologie.» Ténacité, oui. entêtement, «aussi». «Je ne plie pas devant les obstacles et je ne me laisse pas dire quoi faire», résume-t-elle, en souriant.

Chez nous, on appelait cela de la « graine de champion ». Combien de filles croyez-vous, avec sans doute plus d’aptitudes physiques que Marie-Hélène n’ont jamais pu s’approcher des meilleurs au monde comme elle ? Je n’ai jamais eu besoin de lire cet article pour savoir à quoi carburait Marie-Hélène Prémont. J’ai assisté à presque toutes ses prestations sur la coupe du monde au Mont-Ste-Anne et notre tite fille de la Côte-de-Beaupré était une tenace, une coriace, dotée de superbes qualités athlétiques, mais elle était aussi surtout une « bright ». Elle se positionnait toujours bien dans le peloton, plus prudente dans les descentes très techniques, elle gardait ses adversaires à vue et savait quand exploiter sa force en montée pour les rejoindre ou les abandonner pour filer vers la victoire.

Si j’avais à refaire mes études, je les referais en psychologie du sport. Mon passé en relation d’aide m’a grandement aidé pour cerner les cyclistes que j’ai côtoyés et pour me comprendre moi-même. C’est tellement évident dans le vélo, un sport individuel comme beaucoup d’autres disciplines, où l’athlète doit faire d’introspection pour en arriver à comprendre des résultats décevants.

Pas surprenant que je me suis plu dans le personnage de « Coach Bob la gazelle » que je me suis bâti au fil des ans. Ce n’est pas d’hier que j’observe les cyclistes qui m’entourent. N’oubliez pas le rôle que je jouais avec mes coéquipiers nettement meilleurs que moi. Si je n’avais pas eu la sagesse de remettre les choses à leurs bonnes places à chaque fois que je me posais des questions sur mes performances, et bien j’aurais tiré la serviette. Je n’aurais pas fait le temps que j’ai fait.

Et c’est ce qui me rend si fébrile quand je pars m’entrainer, vous vous souvenez quand je vous ai dit qu’il y avait comme un mystère, de l’inconnu quand je sors à vélo, bien voici quelques cyclistes que j’ai rencontrés ici et là et qui, sans être des amateurs de haut niveau, m’ont impressionné.

« Je me souviens il y a 25 ans quand j’ai commencé à rouler, c’était un happening quand je croisais quelqu’un sur mon chemin et encore bien plus quand je l’avais dans ma mire hihihihihi. Je m’empressais de le rejoindre, pour le challenge de rattraper quelqu’un peut-être meilleur que soi, mais aussi pour le saluer afin de s’assurer de se reconnaître plus tard durant la saison. Cette rencontre pouvait ne pas durer longtemps avant d’appuyer sur la pédale si on s’en sentait encore capable, soit pour le larguer ou se faire larguer. L’important pour moi était de se saluer et qui sait, pouvoir se reconnaître plus tard.

Aujourd’hui ? Nous sommes légion sur les routes. Je n’en reviens pas et cela progresse d’année en année. Comme je disais cette semaine, je n’ai jamais vu autant de pelotons samedi dernier et lors de mes dernières sorties en solitaire. De plus, je rencontre des tonnes de cyclistes de toutes sortes à part cela !

Ceux que je préfère sont les « street riders all year long » ! Mon grand chum Paul a une shop de vélo avec ce genre d’énergumène ! Vous savez ces travailleurs qu’on retrouve sur toutes sortes de montures et qui ont dans leur for intérieur un semblant d’Ayrton Senna !  Je me souviendrai toujours de mon style "construction,", en overall remonté au mollet avec clip en métal au pantalon chaussé en botte à cap de travail Kodiak sur une pédale plate en métal. Malgré mes accélérations de plus en plus rapides sur tout le chemin Saint-Louis pour me débarrasser de lui, il réussissait à arriver à ma hauteur pour me faire un gros sourire à chacune de mes lumières.
« Hey man!! Quand est-ce que tu changes ton grincheux de becycle à poignée droite pour un bolide comme le mien ! Ciboiiiire t’es pas tuable !!»
Voyez-vous, il se peut fort bien qu’il raconte encore cette anecdote à ses amis en disant de moi, que je savais vivre, que j’ai su reconnaître son talent ! Cette semaine encore, sur le même boulevard, j’arrive à la lumière de Charles-Huot direction ouest après un faux plat sur lequel je me plais d’appuyer un peu, qu’un fonctionnaire en court bin poilu à la préretraite se pointe en même temps que moi à la lumière avec son vieux Marinoni modèle des années 90 avec son rack arrière sur lequel repose sa boîte à lunch sur son ordinateur portable!!! Christ Bob un peu de fierté quand même ! En plus, c’est monsieur qui démarre avant moi et qui me commande le rythme jusqu’à la prochaine lumière. Aucun son de travers sur cette vieille machine. Ça tourne comme une machine à coudre. J’ai roulé en fin de semaine avec un gars qui avait un bike à 10 M$ qui faisait plus de bruit que lui !

-  « Dites donc monsieur… ça roule bien ce petit Marinoni-là ! »
- « pas pire hein ? Il a 17 ans et je viens de le faire ajuster » c’est mon bike de travail. J’en ai un autre pour l’hiver et un autre pour l’entraînement ! »

okkkkkkkkkkkkkkkkkk!!!!!! Croyez-vous que je l’ai salué le bonhomme avant de redémarrer ? Bin sûrrrrrrrrrrr!!!!!

Non, mais cet homme-là est passionné encore un bien plus que moi!! Vous vous imaginez ? 3 bikes. Un pour l’hiver, un pour l’été pour le travail et un pour l’entraînement. Je suis-tu chanceux moi de ne pas l’avoir rencontré avec son vélo d’entrainement lui ? Il aurait été plus fort que moi d’un coin de rue à un autre en tout cas, c’est certain!! Quant à mon gars de la construction, c’est un Goliath qui s’ignore. C’est malheureux, c’est comme mon Olympienne du Michigan State, je ne les ai jamais revus ces deux-là. De valeur…

La semaine dernière quand j’étais sur mon montagne à double suspension, deux ptits culs de calibre junior ont voulu me déposer sans même me jeter un coup d’œil!!! Comme je les avais vus venir …Bang! Je descends la chaine en bas, je barre mes suspensions et je me colle à eux. Les tits batinsss qui continuent d’accélérer à part cela… ils se mettent même à danser pour relancer leur affaire… et finissent par me décrocher sur 100 pieds seulement après deux kilos à bloc et je finis par arriver pareil en arrière d’eux à la prochaine lumière. Sans qu’ils me saluent encore, je les regarde et je leur dis;
« hey, les boys, ça va ?
« Oui ça va monsieur » !
« Avouez que je vous ai fait un peu peur hein?!!! Hihihihihi
Eux autres aussi vont se souvenir longtemps du vieux avec son tank lorsqu’ils auront pris un peu de sagesse !

Alors la morale de cette histoire les amis… prenez donc le temps de bien voir qui vous dépassez, de le (la) saluer, et assurez-vous d’en avoir encore en dessous de la pédale si vous êtes un peu baveux, parce que si c’est moi, soyez assuré que je vais vous coller au cul, pis si je peux, je vais vous en remettre!!! »

Je ne connais pas de sports autres que le vélo qui produisent des personnes si déterminées à prouver parfois, coûte que coûte, jusqu’à se péter la gueule, qu’ils sont les meilleurs du jour. Ah jeune, quand je jouais au tennis, aux racquetball ou dans d’autres sports d’équipe, j’avais bien le goût de gagner, mais je ne crois pas que j’y ai mis autant de cœur que je l’ai fait à vélo. En tout cas, cela ne mettait pas ma vie autant en danger.

Et n’allez pas croire que ce sont juste des malades comme moi qui sont si égocentriques… À preuve, quelques jours après avoir rencontré ces deux derniers bizarroïdes de haut niveau, imaginez-vous donc que j’en ai rencontré deux autres sur la Promenade de Champlain quelques jours plus tard.

Comme vous le savez, je suis revenu de congé lundi après la fête du Canada (…) Alors, comme je ne me peux m’absenter longtemps du travail en cette période de l’été, j’avais dû mettre les bouchées doubles, de sorte que je n’ai pas pu sortir avant-hier avant 17H!!!! Je ne me souviens pas d’être sorti aussi tard. Et pour ceux que 17 h est votre heure de retour du travail à vélo, bien j’ai l’impression que vous devinerez de ce que je vais vous parler. De ces "street racer’s worker rider all year-long!" Ne cherchez pas sur Google cette expression. Je viens de l’inventer ! Vous savez cette gang de gros costauds mal habillés, bien vous savez avec des shorts safaris sur un cuissard par-dessus avec un packsack, qui se prennent pour Ryder Hesjedal en revenant à la maison en pourchassant tout ce qui bouge!! Non, mais qu’avez-vous donc tous ? Je suis sur la piste cyclable de la Promenade de Champlain à la hauteur de la côte de l’église. Je viens de partir. Je suis en réchauffement. BANG ! Deux espèces de deux gros "Beefs" dans le genre que je viens de décrire me dépassent en relais pour me laisser sur place ! Hey les boys ! Savez-vous à qui vous avez affaire ? À Bob la gazelle ! Pas de salutations ! Ni même un regard ! Niet ! Nonnnn, mais y sont qui eux ?!! Je me lève en un coup de vent et je les colle, pis je décide de les suivre seulement. Regarde, à 40km/h sur une piste cyclable, pensez-vous que je vais les dépasser!!. Après quelques instants, le premier en avant commence à ressentir un peu de fatigue.... ben j’imagine que oui, lorsqu’on met les mains dans l’arche du guidon en bas et que les genoux commencent à te sortir de chaque bord, bin c’est que tu commences en arracher ! Bien tenez-vous bien, l’autre "mal éduqué" en arrière presqu’aussi épuisé, lui Christ une mine en le regardant par-dessus le marché en le passant, tout fier de son coup!!!! Hein!! Mais c’est la guerre icitt!! NON, mais je pensais qu’ils étaient ensemble moéééé!!?! Non, mais ils bauchent l’un contre l’autre me suis-je dit et ils m’ont ramassé de même, parce que je le voulais bien ! Mais ce n’est pas fini ! Aussitôt que ce deuxième salaud a ressenti un peu de fatigue, je l’ai dépassé doucement en le saluant avec un beau sourire, les mains sur la barre horizontale le corps bien droit en lui faisant une accélération progressive jusqu’à la fin de la Promenade... c’est sûr que je les ai décrochés et quand je suis arrivé à la lumière, je leur ai dit "Hey les boys ! Je pensais que vous étiez ensemble ? QU’EST-CE QUI SE PASSE ?" " Nonnnnnnnnnn on ne se connait pas nous monsieur!! 
« Quoi!! Vous ne vous connaissez pas ! Ciboirrrrr"
Non, mais y avez-vous pensé ? Est-ce que cela veut dire que ces deux jeunes ont le couteau entre les dents chaque soir qu’ils terminent leur boulot ? Non, mais ils sont malades. Et ce qui est le pire, c’est que cette maladie est contagieuse et rejoint de plus en plus de monde !

Je sais, je sais ce que vous êtes en train de vous dire. Oui je sais, je suis aussi coupable qu’eux. Qu’ai-je voulu autant prouver moi aussi,? Vous avez raison. Je suis aussi sinon plus malade qu’eux. Que voulez-vous, je déteste me faire lyncher par des cyclistes qui ne devraient pas. S’il a 25-35-40 ans full cut, rasé, c’est correct. Je ne ferai quand même pas une dépression, quoiqu’à cet âge je les aurais ramenés à la réalité, mais s’ils sont dans mon « range », alors là, pas pareil. 

Voici une autre de mes histoires abracadabrantes qui décrit bien mon état d’esprit quand j’embarque sur ma bécane…

« J’étais sur mon retour de ma ride aujourd’hui. Un petit 60 kilos sur terrain vallonné. Un beau samedi d’octobre à 12 degrés C. La saison des gros efforts est comme terminée. Les sorties de club ? Bof, non merci pour moi. À ce temps-ci de l’année, je préfère rouler avec des amis (e) proches ou seul. Habillé multicouches, en long, avec mon passe-montagne léger, je n’ai comme plus le goût de m’époumoner pour m’accrocher à personne.

Je venais de lâcher un rang pour embarquer sur une petite nationale qui revient sur Québec presque directement à la hauteur de chez moi. Je déborde de bonheur. Je roule au train à 75 %. C’est le régime que j’aime bien rouler seul. De toute façon, tard à l’automne de la sorte, habillé chaudement, on dirait que tout est difficile. Je ne sais pas si c’est le froid, le fond de l’air, toujours est-il que tu sembles donner un bon effort sur un segment de route que tu fais des centaines de fois et tu regardes ton odomètre pour t’apercevoir que tu ne roules qu’à 32-34 alors qu’en temps normal tu vogues ordinairement ici à 36-38 facilement. Vous n’avez pas cette impression vous autres ? En tout K !

Enfin, je suis sur ce boulevard direction sud et il y a plein de rangs empruntés par les cyclistes qui débouchent sur cette nationale. Ils arrivent du comté de Portneuf plus à l’Ouest ou bien des campagnes du Nord de la ville. À 300 m devant moi, il en sort un et il m’aperçoit lorsqu’il doit regarder sur sa droite pour surveiller le trafic qui vient. Plutôt que de prendre son temps comme un gros « Buck  » qui veut montrer la majestuosité de son panache à sa femelle, me laisser remonter vers lui question de voir si je ne pourrais pas être un coéquipier pour quelques kilos, monsieur prend la poudre d’escampette. C’est sérieux son affaire ! À voir le rythme de son coup de pédale, son dos bien penché par en avant, c’est clair qu’il n’est pas parti à 75 % lui là!! Kossé que je fais me suis-je dit ? Bof, écoute Bob, pousse un peu. Augmente la cadence, puis tu verras. Qui sait ? C’est peut-être juste un pétard mouillé ce mec-là après tout ! Un gros pétard par exemple, pas bedonnant pantoute, mais costaud. Je n’ai pas pu le voir comme il faut quand il est sorti du rang, mais de loin, mon œil aiguisé me disait qu’il était d’une silhouette pas mal plus costaude que moi et surtout, plus jeune que moi aussi. Toutes les conditions gagnantes pour que je ne le rattrape jamais. Même s’il me distance quelque peu, que j’augmente le rythme jusqu’au max que je peux donner, je sens que je n’y parviendrai pas. Bon, qu’est-ce que je fais ? Je ne me viderai tout de même pas comme cela pour rien. Bon ! Je vais me laisser une dernière chance. Il y a à l’avant, à 2 kilos la montée de la rivière aux pommes, une petite bosse de 1 kilo, 5 degrés d’inclinaison qu’il faut bien gérer si on veut la terminer avec force. Plus abrupte sur le bas, son long faux plat sur le haut peut devenir interminable si on en a trop gaspillé en bas. S’il me largue là, bien chapeau mon homme, tu m’auras bien eu, petit connard ! Je l’ai toujours en vue. Je suis revenu sur lui un peu. 250 m peut-être ? Est-ce que je vais payer cher cet effort pour me rapprocher de lui ? On verra »/$ %. Je le vois vraiment attaquer la côte. Son gestuel ne ment pas. Les épaules saccadées, le coup de pédale presque désespéré. C’est certain qu’il ne veut pas me voir lui ! Je décide de monter à mon rythme. Bien accoté aussi, mais sachant qu’il faut qu’il m’en reste en haut pour relancer le faux plat sur la grosse plate. Je réduis la distance de moitié finalement et lorsque je reprends de la vitesse, l’espoir renait en moi. Ehhhh, mon BOB ne lâche pas ! Qui sait si dans le faux plat descendant l’autre bord, il ne décidera pas de relâcher la pédale ? Toi ? Tu te sens bien non ? Top shape mon Bob ! Let’s Go alors ! Ça passe ou ça casse.

HEIN ! Mais qu’est-ce qu’il fait ? Bien cimonac, il se range en haut dans une espèce de dead end, met le pied à terre, sort sa bouteille pour boire et fait comme si de rien n’était… Comprends-tu que je ne le regarde pas plus qu’il ne faut, je maintiens mon rythme et même davantage pour lui montrer qu’il a drôlement bien fait d’arrêter parce que j’allais le chercher moé là!!! Je suis passé devant lui comme un coup de vent ! Dans mon livre à moi, il a eu la chienne le jeune ! Trop orgueilleux. Plutôt que de poursuivre sa fuite, faire ce qu’il avait voulu faire, ce gars-là a préféré se sortir lui-même pour ne pas vivre un échec ! Bien oui ! Il n’y a pas d’autres raisons. Finalement, je me retourne après l’avoir dépassé pour savoir quel rythme adopté moi-même, je venais de vider ma tank pas mal, qu’il rembarque sur sa bécane pour me suivre. Bien joualvair ! Je continue donc à rouler bien accoté, question de lui montrer que si je suis remonté sur lui, c’est parce que je ne suis pas un manchot et qu’à ce rythme, ce petit jeu peut durer longtemps. Je suis surpris de ne pas l’entendre en arrière de moi ou qu’il se soit décidé de ma passer. D’un léger coup d’œil arrière, je le vois revenir à 10 m en arrière, mais je ne peux pas me prononcer sur sa vitesse. Je me méfie alors. Au moment que nous entamons le dernier long faux plat avant de descendre vers Québec, le kid me dépasse rapidement. Il est assis. Il avait bien pris son rythme le petit batinse. À une vitesse qu’il savait sans doute trop élevée pour que je m’accroche. À un rythme que des amis me font parfois et puis après en hypocrite ils me disent. « Ah je prenais le relais voyons Robert !!» Va chier calvaire ! Tu n’apprendras pas à la gazelle à faire des grimaces de singe mon colon !

Toc Toc ! Dans le temps de le dire, il n’avait pas pris 5m en avant de moi, que je rajoute deux dents sur un coup de rein en danseuse pour me recoller à lui. Cela n’a pas été facile. Pas question de me rassoir tant et aussi longtemps que je n’y suis pas parvenu. Pas grave si je m’effoire et que je ne peux pas. Ce ne sera pas la première fois que je me ferai avoir sur une attaque sournoise. Je suis capable d’en prendre des défaites de la sorte. Je réussis toujours à trouver du positif dans toutes mes expériences. C’est pour cela qu’à chaque fois je m’essaye lol!! Je finis par lui arriver dans le cul espérant que je pourrai récupérer un peu ! Il sent ma présence. Comme un cheval checkant de côté, il m’aperçoit ! Il accélère. Il met toute la gomme dans ce fameux faux plat ! Non, mais croit-il qu’il va m’avoir parti comme c’est là!!?? La chaîne en bas, j’ai les jambes qui brûlent. Fuck, il ne m’aura pas. Je vois qu’il faiblit, que ça ralentit son affaire. Super alors ! Je sens mon rythme cardiaque et ma respiration reprendre du mieux avant qu’on arrive sur la longue descente. Pas question de prendre le relais pour qu’il me refasse la même passe. Il se rabaisse sur son vélo comme Froome le tabarouette et à la grosseur qu’il a, il prend nettement plus de vitesse que moi en descendant. Je dois pédaler, sa draft ne me suffit pas ! 50/12, je suis au maximum de mon développement. Je tourne les manivelles à 115 et je finis par me recoller à lui en bas le temps qu’il doive gérer une bretelle d’autoroute… qu’est-ce que je fais ? Je le passe ou pas ? Nonnnnnn. Écoute, c’est lui qui est le plus jeune, le plus costaud, qui a constamment voulu te décrocher après tout ! Qu’il mange de la marde… allez mon homme. As-tu encore du jus ? Envoye ! Montre-moi ce que tu as dans le ventre ! HEIN ! Quoi encore, avant d’entreprendre le dernier bout le fun sur cette nationale pour rentrer en ville, mon kid me fait signe qu’il tourna à droite. Eh ! Une entrée d’une cabane à sucre. Ce n’est même pas une route ! Mon gars qui me refait la même passe que tout à l’heure. En virant, il me regarde tout sourire, je le regarde aussi, mais contrairement à d’habitude où on dit ordinairement « eh ! Merci ! ou what ever d’autre, je garde un visage sans émotion, je ne le salue même pas et je continue sur le rythme qu’il m’avait m’imposé juste pour lui démontrer qu’il avait encore drôlement bien fait de s’arrêter, parce qu’il aurait été obligé de diminuer, puis qui sait ? C’est peut-être moi qui lui aurais donné son dernier coup de grâce. Il n’était définitivement pas préparé à cela. Pas fort son affaire!!

Je suis rentré à la maison sur le rythme que j’avais avant de le rencontrer et je me suis pris une bonne bière à sa santé chez moi, le sourire du vainqueur accroché dans face !

Que voulez-vous, c’est ainsi que je suis fait. Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais.

Toujours est-il que par bonté et amour pour mon sport, je n’ai jamais refusé à quelqu’un qui me le demande de lui donner mon opinion sur sa façon de rouler. Il m’est souvent même arrivé après avoir accompagné ou m’être mesuré à un inconnu sympa de lui prodiguer quelques petits conseils qui me viennent très rapidement à l’esprit au premier coup d’œil. Je n’irai jamais jusqu’à dire que les boutiques spécialisées en positionnement n’ont pas leur raison d’être, mais plus souvent qu’autrement, qu’ils y soient passés ou pas, les principales déficiences que je détecte sont toutes relatives au positionnement; un bicycle souvent trop grand, mal ajusté, un siège trop haut ou trop bas, un guidon souvent trop haut, la potence de guidon de la mauvaise grandeur, cales mal ajustées, etc. Je ne doute pas non plus que certaines personnes puissent avoir à corriger des douleurs persistantes en consultant ces spécialistes. C’est juste que je suis d’une autre époque. Dans mon temps, on ne se basait que sur les principaux critères connus de l’époque, soit la jambe tendue avec le talon du soulier bien accoté sur l’endos de la pédale dans l’axe du poteau vertical du vélo pour ce qui est de la hauteur du siège; du devant du genou juste à l’arrière de l’axe de la pédale vue de haut lorsqu’elle est à l’avant à l’horizontale; et les coudes rejoignant les genoux en position course les mains dans les arches du guidon. Et comme je préfère rouler souvent sur un plus petit vélo, mes coudes vont au-delà du genou même. Cela fait plus de 30 ans que j’ai ces mesures sur un bout de papier et selon la géométrie du vélo, parce qu’ils ont changé avec les époques, J’essaie de les retrouver. Cela peut me prendre une couple de cent kilos et plusieurs sorties avec ma clé pour en arriver à un moment donné, me dire Yesss je l’ai ! Je me sens exactement comme sur mon ancien vélo, le même confort, les mêmes sensations physiques à l’effort. Je vais faire mon colon encore, mais que voulez-vous, c’est comme devoir reconnaitre sa femme parmi plusieurs alignées avec un baiser, les yeux bandés comme dans les séances d’identifications de suspects au poste de police. Imaginez le gars qui se trompe après 25 ans de mariage. Lui c’est sûr qu’il devra aller chez le spécialiste en positionnement hi hi hi

C’est tout de même assez incroyable le nombre de personnes que je vois mal ajustées. Ces dernières années, j’ai offert des cliniques de perfectionnement en vélo de route et je dirais que le quart des gens n’avait pas la position adéquate pour le style de vélo qu’il voulait pratiquer. Comment pouvez-vous pleinement tirer avantage du transfert de la force (énergie) de votre dos vers les fessiers puis aux cuisses avec un guidon à la même hauteur, voire plus haut que votre selle ? Ah, Bob, j’avais un malaise dans le dos et mon conseiller m’a recommandé cette position. Ah c’est sûr, si vous voulez retrouver le même confort sur votre vélo que dans votre lazy-boy à la maison, c’est sans doute mieux de même. Sinon, renforcissez votre dos et habituez-vous à cette nouvelle position plus logique pour aller chercher toute la puissance dont vous êtes capable. Vous verrez, avec le temps, et pour cela il faut être patient, vous n’en aurez plus de mal de dos. Vous verrez tellement d’amélioration dans votre rendement, qu’il vous fera oublier vos petits malaises. De toute façon, qui ne ressent pas certaines douleurs musculaires après avoir roulé des heures sur sa bécane ?

Les autres aspects que je détecte souvent concernent la gestion de son énergie avec la position des mains, du corps assis ou en danseuse en considérant bien sûr le braquet utilisé par le cycliste selon le terrain auquel il fait face. Cela mes amis, c’est plate à dire, mais cela s’acquiert avec le temps à coups d’essaies et erreurs. Essais et erreurs veut dire prendre des risques et changer son approche par rapport à une difficulté, un type de terrain qui nous effraie…

Une jeune dame de Sherbrooke m’a écrit il y a quelques années pour me demander conseil.

« (…) Bon, alors voilà je m’appelle Jeannette (nom fictif), j’ai 26 ans et je me considère assez bonne cycliste. Je roule depuis 4 ou 5 ans, mais je faisais un peu de jogging avant. Disons que j’ai une assez bonne forme. Je ne suis pas très musculaire, mais je ne suis pas une chicot non plus. Je mesure 5 pieds 4 et pèse 115 lb.

Je roule souvent avec la même gang de filles et même des gars. Je suis assez compétitive et orgueilleuse. Je ne comprends pas pourquoi, mais je suis capable de les tenir tous et toutes sur le plat, même parfois faire plus que ma part lors des relais, mais lorsqu’une bonne côte arrive, je me fais larguer ! J’ai pourtant un bon cardio. J’ai l’impression d’avoir tout essayé. Il y a sans doute quelque chose que je ne comprends pas. Peux-tu m’aider la gazelle ? Je suis désespérée… »

J’ai comme détecté chez cette demoiselle un problème que je rencontre souvent autour de moi, particulièrement chez les filles. Bon encore le macho, le sexiste qui parle. Ah ! Que voulez-vous ? Je persiste à croire que nous les hommes et femmes sommes quelque peu différents au niveau de l’attitude (personnalité) face à l’adversité et cela se traduit aussi dans le sport.

« Les raisons sont nombreuses pour expliquer pareille difficulté de ta part en vélo, malgré l’effort que tu y mets. Les suggestions et recommandations suivantes te sont soumises en vrac ainsi qu’à tous mes lecteurs. À toi de voir si elles s’appliquent à ta réalité: 
  • Le stress, l’insécurité et l’orgueil, les pires ennemies du cycliste de performance. La crainte de ne pas être à la hauteur, devenir nerveux, ne pas être confiant avant même de grimper une côte ou de faire face à toutes autres difficultés grugent énormément d’énergie. Combien ? Je ne saurais te le dire, mais bien en masse pour qu’à elle seule, cette façon d’être te relègue en arrière. Donc, travailler sur sa confiance et se dire que même si on échoue, ce n’est pas plus grave que cela. Si quelqu’un « t’écœure » sur les résultats que tu obtiens, parce que certains cyclistes prétentieux sont aussi méchants avec toi, bien, expulse-le de tes amis (e) pouvant t’accompagner lors d’entraînements. Enfin, tenter de faire un visionnement intérieur de ta montée après ta ride pour tenter de voir ce que tu aurais pu améliorer.
  • Dans la même veine, il y en a toujours des meilleurs que soi. Or, s’ils sont d’âge et de gabarits comparables, s’en inspirer comme modèle. Observe comment ils attaquent une côte. La souplesse ou pas qu’ils adoptent en monté (cadence des tours de manivelle), quand ils changent de braquets (vitesse), etc… il y a des chances que tu découvres des choses que tu ne fais pas comme eux.
  • Bien gérer sa ride. Trop de cyclistes ignorent qu’à des niveaux comparables (gabarit et niveau d’entrainement, CAD avec le même millage), qu’on débute tous une randonnée avec une tank à essence à peu près avec le même niveau d’essence. On sait tous que quelqu’un qui conduit une auto par des accélérations répétées aux lumières, par des dépassements ou des pointes de vitesse élevées, va arriver dans le fond avant l’autre qui fait le contraire. Bien, c’est la même chose en vélo. Si tu en profites pour te mettre en évidence lors des autres moments de la ride (plat, relais face au vent, etc.) parce que tu veux prouver que ta forme est au rendez-vous, à la venue des côtes sur le parcours, il y a des chances que tu ne sois pas à la hauteur, que tu foires, et ce, même si tu avais une meilleure technique et plus de forme, à moins que tu te shootes au beurre de peanuts ou que tu te démarques considérablement de tes amis (e) ce qui ne semble pas être le cas!! Alors, relaxe ma fille, n’en donne pas plus que le client en demande. Personne n’est là pour te juger puisque tu as montré la porte de sortie aux éléments négatifs plus tôt… tu te souviens ? De toute façon, tu te Cali… de ce qu’ils pensent eux autres. Tu sais qu’il y a des difficultés sur ce parcours. Gooddddd!! Alors, organise-toi pour ne pas arriver trop hypothéquée là-dedans. Une victoire à la fois et prends les moyens pour y arriver. Même les professionnels agissent de la sorte !
Ne pas avoir peur d’essayer de nouvelles affaires. Arrêter de vous entêter à demeurer dans le même modèle de réconfort juste parce que dans la littérature cycliste, il est dit à quelque part que la position assise dans une montée est la plus efficace ou celle qui draine le moins d’énergie, contrairement à la danseuse.

Cette approche ne m’a jamais convenu et ce n’est pas parce que je n’ai pas essayé. Je n’ai pas les qualités athlétiques de ceux qui favorisent cette avenue. Je suis comme Jeannette de Sherbrooke, mince et peu musculaire. De plus, je n’ai pas le cardio des athlètes de haut niveau. Je ne peux pas maintenir en montée une cadence de pédalage aussi élevée que mes concurrents. Mon mode de vie passé revient me hanter. Alors instinctivement, je n’ai pas trouvé mieux que d’alterner entre assis et en danseuse dans les longues montées. 

Je me suis avancé auprès de Jeannette en lui dévoilant comment un petit gabarit comme moi s’attaque à une côte selon qu’elle est;

1. De courte distance, de pente douce ou raide; si tu arrives dans ce type de montée suite à une légère descente, exploite ta vitesse pour l’attaquer à un bon rythme sur un pignon en puissance (forte résistance) pour que tu l’achèves en danseuse à l’arraché, ce qui veut dire que tu balances le vélo latéralement en tirant fortement des bras le guidon pour favoriser une plus forte poussée sur les pédales. Il faut maintenir ce rythme et position jusqu’à la fin de la bosse où tu pourras te rassoir RAPIDEMENT en position de course, c’est-à-dire en tirant sur les cocottes du haut du corps, les bras fléchis à 90 degrés pour transférer ton énergie en pleine puissance dans les fessiers et les quadriceps, les talons bas dans chaque poussée de pédale. Idéalement, tu n’as pas à changer de pignon sur cette montée. Tu as choisi le bon braquet avant de monter et tu l’as enduré avec une certaine douleur aux jambes jusqu’à ce que tu rassoies avec un ou deux pignons plus souples… et relancer !

2. De longue distance douce ou raide; rentrer dedans comme dans la courte si tu arrives dedans avec une certaine vitesse, mais cette fois-ci, tu devras tenter de maintenir celle-ci le plus longtemps possible tout en régressant un pignon à la fois. Si cette montée n’est pas trop abrupte, iI est possible que tu puisses demeurer sur le gros plateau, ce qui serait souhaitable s’il t’est possible de le faire. Si jamais une de tes copines décide d’élever la vitesse, un coup de reins de ta part sur la grosse « gear » te permettra de t’en sortir beaucoup mieux que d’être emprisonné sur le petit, le cardio dans le plafond et là, de devoir de revenir sur le gros. Le temps de réfléchir à tout cela et d’opérer cette manœuvre peut te faire perdre contact avec les meneuses. Cependant, par expérience, tu t’es vite aperçu que cette longue montée devra se faire sur le petit plateau. L’enjeu est maintenant de changer du gros au petit plateau au bon moment, un changement bien évalué de ta part pour ne pas revenir trop brusquement en souplesse et te mettre à sautiller dans le vide sur la selle!! Très très mauvais ! Ce changement de plateau au bon moment sur le bon pignon est d’une importance capitale. Tu dois apprendre par expérience (essais et erreurs), selon ta vitesse et l’inclinaison de la pente, à changer de plateau pour tomber sur le bon pignon!! Une erreur à ce moment est encore suffisante pour que tes copines te larguent dès ce moment-là, pendant que tu regarderas en bas sur ta cassette pour comprendre qu’est-ce que tu viens de faire de mal. Trop tard ma belle fille ! Elles sont parties ! Donc, après ce changement de plateau avec succès, les deux mains sur la barre horizontale ou les deux mains bien accrocher sur le devant des cocottes, tu t’installes sur le pignon de ton choix (cadence de 65 à 80 tours de manivelle), tu tires et pousses égale, fluidement, tu respires profondément, tu gardes ton calme malgré des dépassements possibles. L’important est de garder la cadence et la vitesse sans donner de coup. Tout doit se faire en douceur. N’oublie pas que cette montée est longue et que les filles qui viennent de te dépasser vont peut-être tomber en défaillance d’ici peu ! Elles ne pourront pas maintenir cette cadence longtemps si tu es compétitive. Tu souffres et tes jambes te font mal ? Tu te sens ankylosée ? Alors tu mets un pignon de plus en résistance et tu te lèves debout en danseuse sans trop changer le rythme. Pas de brusqueries, souviens-toi ! Grimper en danseuse de la sorte te permet de replacer tes jambes et de stabiliser ta respiration en relevant le tronc et en dégageant les épaules, très important. En temps opportun, tu reviens sur ton pignon plus souple en même temps que tu te rassois pour toujours maintenir cette cadence et vitesse. Tu dois éviter des changements de cadence brusques entre les deux positions. Possible qu’avant la fin de la montée, que tu ais dû changer de vitesse sur un pignon encore plus souple parce que l’inclinaison s’accentue ou parce que la fatigue te gagne. Pas grave, tes jambes t’ont demandé de les épargner un peu… musculairement, tu es en dette probablement et tu ne veux pas souffrir davantage… c’est correct. Par contre, il est important de bien se connaître et d’être en mesure de reculer le seuil de la douleur ! Cela aussi s’apprend par essais et erreurs. Cela veut dire accepter de prendre des risques.....Il est possible aussi qu’avant la fin de cette montée que ce soit le contraire qui arrive. Tu t’es sous-estimée. Wow ! Tu es dans une super de bonne journée. Tu peux te faire mal encore plus. Tes jambes sont bonnes. Tu te sens capable d’en rajouter un autre (pignon) en résistance et de le pousser jusqu’au sommet. D’une façon ou d’une autre, que tu sois revenue plus en souplesse ou plus en force, avant d’arriver en haut, à la distance que tu te le jugeras opportun, tu en rajoutes un ou deux autres pour te lever en danseuse, mais cette fois-ci à l’arraché pour te rassoir vidée sur le radoucissement de la côte. Tout de suite en te rassoyant, tu rétrogrades d’un pignon ou deux, comme à ta position assise que tu étais avant de te soulever. Normal, tu viens de l’achever cette salope avec le plus fort wattage que tu peux pousser. Tu n’as que quelques secondes pour te relancer, c’est-à-dire pour reprendre un bon rythme, pour répondre à une accélération. On reste calme. tu te fais confiance. C’est primordial. Tu réussiras à le faire seulement si tu réussis à reprendre le contrôle de ta respiration et pour ce faire, il faut rapidement que tu remettes de la « gear » plutôt que d’en enlever. C’est souvent le contraire que les gens font. Ils adoptent un braquet trop souple trop longtemps au sommet de la côte croyant que c’est ainsi que leur cœur se rétablira, alors que c’est sur cette cadence trop élevée que tu t’hyper ventiles et que tu t’effoires. Surtout que tu es en état de panique de voir tout le monde se sauver. Ce n’est rien pour aider comme je l’ai déjà mentionné. Dans des conditions optimales, si ta forme est là, tu n’auras besoin que de 10 à 15 secondes pour gérer cette transition et être en mesure de te remettre en marche.

Au début de saison, ces principes s’exécutent sur des pignons plus souples et au fur et à mesure que ton cardio s’améliore et que tes jambes se renforcissent, tu t’apercevras que tu vas passer les mêmes difficultés avec plus d’aisance sur un pignon plus dur. C’est ce que tes copines ont compris lorsqu’elles te larguent et ils se défendent bien de te le dire... crois-moi :-) »

Savez-vous quoi ? C’est pendant la pause hivernale en décembre que Jeannette m’avait écrit pour ces conseils et ce n’est que l’automne suivant qu’elle m’a récrit pour me remercier. Elle m’avait dit avoir beaucoup progressé et qu’elle continuait d’y travailler. Jeannette avait compris que ces habilités ne s’acquièrent pas instantanément. Qu’il faut y travailler et apporter des petits correctifs selon le type de cycliste que nous sommes.
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(À suivre... dans une semaine)

Coach BOB la gazelle!
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Aussi un rouleur!

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Note de l'auteur

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