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vendredi 18 janvier 2019

Le vélo a sauvé ma vie! - Chapitre 9

Si vous n'avez pas lu les premiers chapitre, suivre ce lien

Exceptionnellement, ce chapitre n’est pas la continuité de l’historique de ma vie, mais plus une grosse parenthèse sur comment je vois la sécurité à vélo.

Chapitre 9
Mais pour qui se prend-il lui?
Je suis tout au courant de cela moi!

Si j’ai tardé à faire partie de clubs de vélo, je n’ai jamais été aussi très attiré par les cyclo sportives même si leurs participants aujourd’hui me semblent plus adroits, plus habiles qu’autrefois. Le nombre de mauvaises chutes qui survenaient ne faisait que me convaincre de m’y tenir éloigné. De plus, je me disais, mais qu’aurais-je à me prouver là-dedans moi? J’avais comme atteint tous les objectifs pour lesquels les gens font ces cyclos? Pourquoi en referais-je au risque de me blesser sérieusement à mon âge et sans protection d’emplois et assurances comme autrefois? Dites-moi?

Ces risques de chutes sont également omni présentes même dans les clubs de vélo ouverts à tous. Voici ce que j’en pensais à l’époque …

« …Dans mon club de Québec, il y en a eu plusieurs depuis le début de la saison. Encore en fin de semaine, une de nos amies a pris le clos parce qu’elle roulait, semble-t-il, trop près du bas de la route. Rien de cassé, mais une bonne commotion. L’autre semaine d’avant, dans la même journée sur deux pelotons différents, deux filles ont chuté durement occasionnant chez l’une une fracture de la clavicule. Cette fois-ci, ce sont des crevasses mal annoncées ou difficiles à gérer qui sont en cause.

Et pourtant notre club est préoccupé par la sécurité. Encadreur moi-même, j’ai été formé pour bien déceler les fautes des cyclistes et pour m’assurer que le groupe roule en harmonie et en toute sécurité. Comment expliquer toutes ces chutes?

La seule explication que j’y vois est la très grande popularité du vélo maintenant, la très forte croissance qu’il a connue ici ces dernières années, laquelle est jumelée à de plus en plus de cyclos qui ont vu le jour, et auxquelles des cyclistes sans expérience veulent participer.

Quand des amis(e) à moi très expérimentés(e) « tombent au combat » et que je les regarde recouvrer, je sais que nous les reverrons bientôt sur les routes. Certes avec plus de maturité et prudence à leur retour, mais je sais qu’ils seront encore là avec autant de confiance en eux. Ils avaient déjà chuté dans le passé et ils savaient aussi que cela se reproduirait à nouveau un jour. Ce sont les autres plus jeunots sans expérience pour qui je me préoccupe. De tous ces messieurs et mesdames de tous les âges qui arrivent dans nos rangs à coup de centaines par année, pas toujours bien préparés pour relever certains défis qu’ils se fixent, rouler à 25, 28, 30, 32 km/h de moyenne par exemple, faire son premier 100 kilos, le défi Pierre Lavoie ou encore la cyclo de son patelin. Ces gens ressortent un peu traumatisés de leur chute et n’ont ni le caractère, l’expérience et le soutien pour passer au travers. Ils deviennent si craintifs par la suite, et je les comprends de l’être, hey ça fait mal en christ de s’étendre de tout son long sur l’asphalte, qu’ils deviennent des dangers pour les autres. Ils rechutent à répétition et finissent par décrocher. Croyez-moi j’ai été témoin de plusieurs feuilles de route comme cela. Cela me fait grimacer à chaque fois lorsque les gens en arrivent à dire «  Le vélo? Non ce n’est plus pour moi, beaucoup trop dangereux. Je n’ai pas aimé. » Et pourtant…

Je suis revenu à la charge l’année d’après avec un autre texte portant sur les mauvaises intentions du monde…

«… parce qu’il est temps que les clubs de vélo prennent les grands moyens pour que leurs membres prennent de meilleures décisions lorsqu’ils roulent en peloton. Il y a certes les règles écrites et non écrites, qu’on se doit de respecter lorsqu’on roule en peloton sur certains terrains, en montée ou en descente surtout, parce que ça va vite et les chutes sont plus violentes et dangereuses. J'y reviendrai un peu plus tard. Non! Ce n’est pas sur cet aspect que je veux attirer votre attention pour le moment, mais bien sur les objectifs, sur le «  pourquoi » qu'on fait du vélo dans des clubs de vélo organisés?

Est-ce pour prouver à ses paires qu’on est meilleur qu’eux? Est-ce pour aller vivre l’adrénaline des courses de vélo, alors que les rides de mon club n’en sont pas, ou devrais-je dire ne doivent pas en être?

Il y a, à mon point de vue, de nombreuses explications aux nombreuses chutes auxquelles nous assistons. Je ne veux surtout pas faire le procès du cycliste qui a chuté en fin de semaine, mais malheureusement, de façon générale, il y a trop de cyclistes dans nos clubs, à quelque niveau de vitesse que ce soit, de l’intermédiaire aux cyclistes soi-disant plus expérimentés, qui viennent aux sorties avec de mauvaises intentions, et ce, sans malheureusement le savoir. Et c’est ce qui complique l’affaire d’ailleurs ! Chaque cycliste a sa personnalité et son parcours de vie comme cycliste. Certains en ont beaucoup fait et ça parait, en tout cas, moi je m'en aperçois, et d’autres en ont fait beaucoup moins et c’est là qu’ils peuvent devenir dangereux pour eux-mêmes et pour les autres. Pourquoi? Parce qu’ils croient avoir beaucoup d’expérience, ils ne sont pas tout à fait au courant de tous les dangers auxquels ils font face, et par témérité ou orgueil mal placé, ils s’exposent dans des situations qui nécessitent des réactions et des habilités de pilotage qu’ils ne maîtrisent pas encore tout à fait ou qu’ils n’ont carrément pas!! C’est un peu comme le cycliste qui s’obstine à toujours vouloir rouler dans des groupes trop rapides pour lui? Or, ce cycliste qui a une très mauvaise perception de lui-même, utilise ce même jugement déficient, se sert de ce même manque d’expérience sur la route ! Il pourrait, par exemple, croire qu’il est bon en ci ou en cela comme pour l’évaluation de ses capacités, et à un certain moment donné, il prend une mauvaise décision, chute ou cause une chute ! Combien de fois l'ai-je dit? Le cyclisme sur route est un sport pas mal plus complexe que ce que le monde croit. Il y une vague énorme depuis quelques années de cyclistes qui arrivent dans les clubs à 30, 40, 50 ans, ils se découvrent des talents là-dedans, se voient progresser certes, et c'est excellent même, mais après quelques années, ils croient avoir tout saisi de l'affaire!! Eh bien non ! Ce profil de cycliste n'a définitivement pas les habilités, l'intuition, les réactions, l'instinct et les capacités du cycliste, qui a fait ses classes jeunes dans les circuits amateurs ou de celui, qui a de nombreuses années d'expérience avec des dizaines de cyclos à son actif, voire des courses faites sur le circuit amateur. Je sais que c'est plate à dire, mais on retrouve beaucoup moins souvent ces derniers cyclistes s'allonger au sol que les nouveaux arrivés, vous ne trouvez pas?

Je crois qu’il est là le gros danger dans la popularité de plus en plus grandissante du cyclisme au Québec. Il est là le défi pour les clubs de vélo. Faire comprendre à leurs membres, surtout à ceux qui se croient bons et vites, que les sorties ne soient pas une course ou le lieu de la consécration sur l’hôtel de tous leurs complexes d’infériorité, mais des sorties de groupe qui se veulent sécuritaires à une vitesse qui leur convienne. À des sorties de groupe qui correspondent à nos capacités et au cheminement où nous en sommes, et ce, INDÉPENDAMMENT de ce que le monde puisse penser de nous ! »

À ce titre, en ce qui me concerne, je suis conscient de mon âge élevé et j’ai assez d’expérience pour m’apercevoir que je n’ai plus ma place dans des groupes dépassant une certaine vitesse moyenne. Je me fous que Pierre Jean Jacques du même âge, voire plus âgé, soient encore capable de le faire et plus moi. L’important est que j’ai eu à faire un effort calculé à la hauteur de mes capacités SANS PLUS, en étant encore capable de me tenir debout à la fin de ma sortie. Vous voyez ce que je veux dire? C’est cela qu’on devrait se permettre de dire, nous les plus expérimentés, lorsque nous voyons quelqu’un qui n’est pas à sa place. Mais bon, ce n’est pas évident non plus, alors je vous en prie, faites votre examen de conscience et faites-le honnêtement !

Vous devez me trouver moralisateur n’est-ce pas? Vous avez raison, puisque que je me permets de critiquer, de juger et parce que je souhaiterais que les gens fassent ajuster la force de leur lunette pour la vue, lorsqu’ils se regardent dans le miroir.

Alors, permettez-moi d’en rajouter une couche. Voici un autre petit texte que j’ai écrit il y a quelques années et qui est encore plus moralisateur. Il porte sur les techniques pour bien rouler en peloton pour éviter le plus de chutes possible. J’avoue que cette journée-là, j’en avais fumé du bon, mais c’est probablement l’un de mes meilleurs papiers sur des questions relatives à la sécurité.

« Rouler en peloton sécuritairement est sans doute le sujet le plus abordé entre cyclistes depuis quelques années. Avec raison, le cyclisme est en forte progression. De plus en plus de gens commencent à en faire, ils y prennent goût et s’enrôlent dans des clubs de vélo pour s’améliorer et pour se situer dans leur progression. Et c'est tout à fait normal ! Tous les sportifs quel qu’il soit, compétitif ou pas, espère toujours s’améliorer, même s’il prétend le contraire. Même le cycliste qui enfourche sa bicyclette que pour se déplacer, donc pour répondre à un besoin essentiellement utilitaire, voudra améliorer sa conduite dans le trafic, développer un instinct et des techniques qui lui permettront de survivre dans le trafic. Vous voyez? S’améliorer, voire apprendre à rouler seul ou en groupe peut prendre pas mal plus de temps qu’on pense. Il en est de même dans tout, mais bon, il y aura toujours des « Jos connaissant »

(…) Le cyclisme d’entraînement est un sport dangereux et trop de monde l’oubli, ne se sente pas concerné. Tout le monde roule en innocent sauf eux ! Cela fait en sorte que beaucoup de cyclistes se croient le meilleur de son bled et deviennent un risque élevé pour leurs pairs qui les accompagnent, parce qu’ils ignorent plusieurs règles élémentaires de sécurité sur la pratique du vélo.

Je ne m’attarderai pas ici aux règles de la sécurité routière, à l’obligation de faire ses arrêts, de signaler ses dépassements, ses virages afin que le cycliste devienne un meilleur citoyen sur la route. 
Non ! je veux m’attarder aux risques que nous prenons nous-mêmes et qui peuvent provoquer de graves chutes comme il m’arrive d’en voir de plus en plus chaque été. Ce sont les mêmes scénarios qui se répètent sans cesse. Malgré les consignes faites par les capitaines de route, les clubs de vélo ou les organisateurs de randonnées, des cyclistes novices, parfois des plus expérimentés, se plantent ou en font planter d’autres !

Connaissance de soi et humilité:

Je vais commencer par ceux qui croient être des Bruno Langlois (CAN), Michael Woods (CAN), Romain Bardet (FRAN) et Peter Sagan (Slovaq) en devenir.

Arrêtez de vous prendre pour eux. Vous commencez dans ce sport? Sachez qu’il est complexe et qu’il nécessite, comme un plongeur, des répétitions et des répétitions des mêmes mouvements, des heures et des heures d’entrainement pour ne pas causer d’éclaboussure dans la piscine et dans votre cas, cela peut s’agir d’une chute causant à vous ou à d’autres de graves blessures.

Soyez humble. Entourez-vous de cyclistes plus expérimentés qui vous donneront des conseils et des trucs pour améliorer votre tenue de route. Écoutez-les et arrêtez de vous trouver mille et une excuses pour expliquer vos maladresses. Écoutez, tentez de comprendre et mettez en application leurs consignes, point à la ligne ! Allez chercher de la rétroaction auprès de ces personnes et passer de nombreuses heures en selle à pratiquer ce qu’elles vous conseillent de faire.

Sortez avec des gens de votre calibre. Faites attention à ces gérants d’estrade autour de vous, qui ne connaissent rien au vélo, et qui vous diront que vous êtes prêt à rouler dans le groupe de vitesse supérieure à ce que vous êtes habitué de rouler. Ah remarquez que cela est peut-être possible aussi, mais si vous n’êtes pas capable de rouler un 50 tout seul à un ou deux kilomètres-heure de moins que la vitesse moyenne souhaitée, bien oubliez cela ! Vous n’êtes pas rendu là tout simplement. Si vous vous entêtez à le faire, vous allez être stressé face à ces cyclistes plus rapides que vous, vous allez être tendu mentalement et surtout physiquement. Vous risquerez de causer des accidents sans vous en apercevoir et vous passerez pour un dangereux qu’on ne voudra plus jamais avoir dans son peloton ! Est-ce ce que c’est cela que vous voulez?

Roulez et roulez des heures et des heures. Il faut que vous en arriviez à rouler à toutes les vitesses à tous les efforts avec calme et confiance. Il faut que vous maîtrisiez la conduite de votre vélo dans toutes les positions de conduite avant de vous aventurer dans les pelotons. La règle d’or est d’être détendue sur son vélo, car si celui-ci est un vrai bolide comme vous devriez peut-être ne pas avoir, il aura des réactions que vous ne saurez pas maîtriser. Seules les nombreuses heures en selle vous permettront de bien comprendre ses réactions et d’acquérir cette stabilité et fluidité sur la route. Vous voyez ce que je veux dire? De ne pas avoir l’air de ceux qui zigzaguent sur le chemin à chaque coup de pédale, parce qu’ils n’ont pas encore maîtrisé le parfait coup de pédale qui marie puissance, souplesse et fluidité !

Vous devez boire en roulant sans avoir peur, remettre votre bouteille dans son porte-bouteille sans le regarder trop longtemps, au risque d’entraîner tous vos amis(e) au sol pendant que vous le remisez. D’ailleurs en passant, on ne boit pas une main dans le bas des arches du guidon ou sur les cocottes. On boit en stabilisant la conduite de son guidon sur la barre horizontale à mi-chemin entre la cocotte et la potence. La seule façon de garder l’équilibre de son vélo d’une main, si jamais vous passez dans un trou ou une craque imprévisible. C’est la même technique qui s’applique lorsque vous devez aller chercher de quoi dans vos poches arrière. Si vous ne maîtrisez pas cela, demandez un arrêt. Ce n’est pas le temps de pratiquer cela en peloton Bon Dieu ! Dans le même ordre d’idée, arrêter de regarder constamment votre cassette arrière pour savoir sur quelle vitesse vous êtes. Apprenez à changer de vitesses instinctivement selon vos sensations dans votre coup de pédale. Cette habilité à changer de vitesse au bon moment pour garder la cadence est le trait qui caractérise le mieux le cycliste d’expérience. Autre chose vous rendant très dangereux sur la route, arrêtez de consulter à tout moment vos équipements sensoriels sur votre guidon cibol !

Regardez toujours en avant ou rarement sur les côtés (max 45 degrés) au besoin, mais jamais en arrière. Vous êtes responsable en quelque sorte de la sécurité de vos arrières et pour ce faire, vous devez rouler à vitesse constante en regardant en avant et ce n’est pas en regardant en arrière que vous y parviendrez. Surtout que les inexpérimentés changent de direction en regardant en arrière ! C’est en demeurant concentrer sur le rythme du peloton, sur le terrain qui s’annonce devant lui tout en prévoyant la réaction de celui que vous suivez, que vous réussirez à assurer votre sécurité et de celui qui vous suit.

Si vous regardez en avant comme il faut, vous parviendrez même à analyser le terrain qui s’en vient sans même que le cycliste qui vous précède ne vous signale les trous, parce que vous deviendrez habitué à voir la voie qui vient au bas des aisselles du cycliste qui vous précède. Puis, si c’est vous qui êtes surpris par une imperfection de la route à la dernière minute et que vous n’êtes pas capable de sauter par-dessus, bien passez dedans en vous reculant légèrement sur votre siège pour alléger le poids de votre vélo à l’avant. Vous ne l’avez jamais fait? Bien, faites-le en entrainement. Sauter par-dessus des trous que vous connaissez bien sur vos parcours. En principe, vous devriez ne pas avoir de difficultés à en trouver! Ne faites surtout pas des virages brusques pour éviter un trou cibol. Tout doit s’éviter progressivement. Le cycliste à l’arrière, s’il est intelligent, suivra progressivement lui aussi votre changement de direction et verra ce trou lui aussi, passera à côté et comprendra pourquoi vous vous êtes déplacé doucement de la sorte. Il appréciera votre roue et vous le mettrez en confiance. Il dira à tous ses amis que vous êtes une bonne roue. Je n’en reviens tout simplement pas de voir encore des cyclistes d’expérience donner des coups de guidon à la dernière minute pour tout et rien ! Ils font sursauter le cycliste qui le suit et risquent à tout bout de champ d’amener tout le monde au sol ! Zigzaguer sur une bicyclette est une habilité de cirque, pas de peloton, compris?

Faites une légère accélération ou augmentez votre vitesse assis un peu avant de vous lever en danseuse sur votre bike pour que celui-ci ne recule pas ou s’immobilise momentanément lorsque vous vous levez. Et si vous aimez dire  « Up » avant de vous lever, dites-le donc avant de vous lever. Cette technique devient particulièrement cruciale et importante lorsque vous vous exécutez dans le début d’une montée alors que tout le monde arrive en pleine vitesse par l’arrière et qu’ils n’ont pas encore compris que vous êtes en déficit d’effort…j’en vois encore qui disent Up en même temps qu'ils se lèvent fiou!!! Pour atténuer ce risque, suivez toujours votre roue légèrement à l’arrière sur la droite ou la gauche de celle-ci, de sorte que s’il y a changement de rythme inattendu de sa part, vous vous retrouverez sur les côtés de sa roue et non dedans !

Arrêtez de placoter à moins que vous soyez entre amis intimes en balade du dimanche sur une route déserte. Vous raconterez comment ont été vos dernières vacances autour d’un verre après la ride. Pour ceux qui me connaissent, est-ce que vous m'entendez placoter durant une ride? J’ai 30 ans d’expérience et je la ferme quand je roule au train ! Pis, quand j’en ai un qui veut me faire la conversation, j’adopte une attitude polie, désintéressée, qui coupe court à la conversation ! Serez-vous gêné de la faire à l’avenir? J’espère que non.

(…) Bon ! Le relais. Savez-vous pourquoi on appelle cela « donner ou prendre un relais » pour un changement de cycliste à la tête d’un peloton? C’est parce que celui qui prend le relais, le prend sans accélérer et celui qui le donne le donne pour ne pas se faire « Câlisser une mine (accélération) dans face ! Ça fait que les Égos forts qui veulent prouver à tout le monde qu’ils sont capables d’élever le rythme, qu’ils veulent montrer qu’ils sont en forme, doivent se calmer le pompon. En accélérant de la sorte, vous créez un élastique en arrière et vous compliquez la tâche à votre relayeur qui doit descendre. Vous voulez encore passer pour un cycliste qui sait rouler? Qui a de l’expérience? Bien, regardez la vitesse que le relais vous a été offert et maintenez cette vitesse pendant le temps qu’il lui faudra pour s’installer à l’arrière et vous accélérerez que doucement et progressivement, seulement si personne ne crie pas moins un ou qu’il règne une entente implicite dans votre groupe à supporter votre rythme. Ton expérience te dira jusqu’à quelle vitesse tu peux élever le rythme. Encore là, si vous respectez cette règle, on vous appréciera. On dira de vous que vous êtes un excellent rouleur, un gentleman. Que vous savez rouler plutôt qu’un Ostie de Tabernacle qui ne comprend jamais rien et qu’on ne veut plus avoir dans son groupe, parce que vous foutez la marde constamment. En conclusion, cela veut donc dire que le peloton peut rouler légèrement à différentes vitesses en harmonie avec les capacités de ses membres. Cela signifie que les plus faibles devront forcer peut-être un peu plus que les plus forts, si la moyenne recherchée par le groupe au départ est respectée, malgré ces petits changements de rythmes bien normaux, bien tout est tiguidou quant à moi ! Si cela ne fait pas votre affaire et que vous décrochez constamment à ces changements de rythme, vous n’êtes pas dans le bon groupe. Un cycliste qui est dans le bon groupe ne se formalise pas de ces changements de rythme bien calculé qui font partie d'une sortie en bonne et due forme. Je ne vois pas pourquoi un groupe entier serait pénalisé par quelqu’un qui ne s’est pas bien évalué avant de partir.

Un bon peloton composé de cyclistes d’expérience se respecte entre eux, même s’il peut être composé de maillons parfois plus faibles. On garde sa position dans le peloton en arrière de celui qu’on suit, et on laisse le meneur donner le rythme qu’il est prêt à supporter, sur le plat, dans une montée comme dans une descente. ARRÊTEZ de vouloir vous mettre en évidence en voulant prouver que vous êtes le meilleur grimpeur ou descendeur de la gang ! Si c’est votre but, prenez votre licence à la Fédé et allez vous faire voir là! Vous allez avoir les conditions idéales pour vous tester. Demeurer à sa place dans le peloton est une règle qui prévaut à tout moment, sauf lors des longues montées ou descentes (plus d’un ou 2 kilos) si c’est permis par votre capitaine de route. Donc, si le peloton monte de petites côtes abruptes de courtes distances, et bien, tous les membres du peloton doivent garder leur rang sur toute sa montée. En fin de semaine dernière par exemple, avec un peloton un peu plus fort que moi, je me suis souvent retrouvé à l’avant face à des montées et j’ai évidemment gardé le relais, ce qu’il faut faire d’ailleurs en ces circonstances, pour ne pas se retrouver soudainement à l’arrière pour s’accrocher à un relais légèrement plus fort que le sien. Or, personne ne m’a passé et Dieu sait que j’étais accompagné de « Bœufs » qui auraient pu me déposer-là n’importe quand ! C’est mon relais, je l’ai pris accoté comme je le voulais et on a respecté mon rythme. Voilà un bon peloton !

Autre situation maintenant. Nous sommes arrivés sur la 105 aux States la semaine dernière sur une montée de 11 kilos. Dans ce cas-ci, fuck Bob coach la Gazelle, on se retrouvera en haut mon homme, non pas à un rythme de course dans le sens que tout le monde s’énerve en bas à trois de large en danseuse pour se swinguer dans côte!! Non non ! On passe le meneur du peloton à la file indienne ou sur un dépassement sécuritaire et serré, un à la fois sur tout un chacun, n’oublions pas que nous sommes sur une nationale et que des autos peuvent s’en venir de l’arrière. On s’attendra en haut. Il s’agit d’une longue difficulté qu’il est bon de monter à son rythme, de se défier intelligemment et voir comment on peut se comporter dedans sans qu’on ait à entendre l’encadreur nous crier après de ralentir. Seulement l’entendre dire « on s'attend en haut gang ! »

Même chose dans une descente. On se retrouve dans une courte descente abrupte sur courte distance, idéalement le meneur du peloton à ces sommets devrait être un bon descendeur. S’il ne l’est pas, qu’il se tasse et laisse sa place à un quelqu’un de plus rapide, mais le peloton une fois engagé dans la descente garde sa formation ! Pas question de dépasser qui que ce soit. On applique un léger freinage si le peloton ne descend pas assez vite pour soi. Cette règle de conduite fait également partie des bons rouleurs, des bons pelotons sécuritaires. On respecte le meneur de peloton dans la descente comme dans la montée de tantôt. N’oubliez pas qu’il mouline fort à l’avant pour vous donner de la vitesse à l’arrière alors que vous « drafter ». C’est pour cette raison qu’il ne faut pas chercher nécessairement à prendre le « lead » si vous n’êtes pas bon en descente. C’est votre relais? Vous y tenez? Vous y allez, good, alors mesdames et messieurs, respecter votre meneur même s’il est lent et adaptez-vous à son rythme ! ARRÊTEZ de sortir sur les côtés de la roue que vous suivez pour venir le stresser ! Vous n’avez pas d’affaire-là. CAPICH? Si cela se produit, c’est que vous ne savez pas rouler et n’êtes pas capable d’appliquer ce léger freinage pour garder votre place en file indienne dans la descente.

Bon, cette fois-ci la route est large, la descente est très longue et sécuritaire, même si c’est plus dangereux qu’en montée, le peloton est composé de cyclistes d’expérience, il y a toujours moyen de donner du lousse à certains d’entre eux, qui voudront se laisser aller totalement dans la descente en leur laissant l’opportunité d’effectuer quelques dépassements tout aussi sécuritaires et serrés qu’en montée pour évidemment ne pas prendre toute la voie bien sûr. C’est ce qui s’est produit avec ma formation sur la descente de Jay Peak dans le Vermont en fin de semaine dernière sur 8 kilos. Les plus prudents sont demeurés à l’arrière et les plus audacieux se sont laissé aller à tombeau ouvert. Si nous avions eu un encadreur pour nous dire de garder notre formation, cela n’aurait pas marché. Encore là, on s’est regroupé en bas pour reprendre notre formation. Sur plein d’autres descentes, la totalité je dirais, nous avons toujours respecté notre meneur de peloton. Et si malgré cela, on en a perdu quelques-uns, parce que le peloton a été un peu trop vite pour eux, nous les avons attendus en bas. Ce n’est pas plus compliqué que cela. (…). »

Il ne s’agit que de mon opinion et elle n’engage personne d’autre que moi. C’est la façon que je dirige mes sorties et je n’ai aucune chute à mon crédit parce que c’est de même que ça marche.

***
(À suivre... dans une semaine)

Coach BOB la gazelle!
--------- __o
------- _-\ <,'  
Aussi un rouleur!

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Note de l'auteur


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