Translate

vendredi 26 avril 2019

L'invincibilité

Sans être un historien, et dieu sait que je n’en suis pas un, ni un philosophe, quoique je pourrais en être un plus qu’historien, je suis tout de même sociologue de formation vous savez, je m’amusais dernièrement à jongler avec les mots pour tenter d’expliquer pourquoi nous nous acharnons tant à nous améliorer dans un sport, dans une discipline, dans un jeu même, comme plusieurs de nos enfants tentent de faire au détriment d’autres combats comme dans leurs études ou lors d’un premier travail par exemple.

Est-ce que je me trompe ? Il me semble que nous sommes de plus en plus nombreux à être dans cette quête non pas de l’amour, mais de l’invincibilité.

En me référant ici et là sur la définition de « invincible », dont « l’invincibilité » est le substantif, je suis linguiste aussi à mes heures, j’y ai découvert qu’être invincible, c’est ce qui est impossible de vaincre au combat, dans les compétitions, être imbattable. C’est pour cette invincibilité qu’encore aujourd’hui des nations, des armées tentent d’être invincible tels les chefs guerrier qui ont vainement tenté de faire pour protéger leurs terres des envahisseurs. Invincible veut dire qui résiste à, qui est victorieux, qu’il est impossible de dominer, qu’on ne peut venir à bout. Je l’aime bien cette dernière image « Qu’on ne peut venir à boutt » elle me laisse plus de latitude. Je peux intégrer cet idéal ou adapter mon désir d’invincibilité dans un processus, dans un continuum, dans une situation qui me pardonne d’être vaincu. Oui c’est cela ! Parce que qui veut être invincible prend le risque d’être vaincu et dans l’histoire, être vaincu voulait dire mourir pour l’honneur, pour la patrie, pour la cause. J’ai toujours cru un peu d’ailleurs que le suicide était un peu lié à ce sentiment d’échec face à quelque chose que seule la mort apaisera. 

N’est-ce pas ce sentiment d’invincibilité que les gens ressentent en regardant tous ces films à héros, à gros monstres qui réussissent à battre le méchant, les Rocky de ce monde. Quand on voit cette espèce de brute russe immense se faire vaincre par Rocky à bout de ressource, on ne peut s’empêcher de dire « Wow ! Il l’a eu le gros tabernacle » !

Comment se fait-il que nous soyons si nombreux en quête de cette victoire, de ce sentiment d’invincibilité ? Est-ce parce que c’est rendu de plus en plus difficile de se faire gratifier, de se faire dire que nous sommes bons ? Ou qu’on ait décidé d’aseptiser la vie de toutes compétitions par crainte de complexer les jeunes à l’école par exemple ? Au travail même, où les gratifications se font de plus en plus rares au point de rendre les employés complètement désabusés ?

La pratique du vélo serait-elle devenue comme la planche de salut du mortel, qui tente désespérément de survivre dans un monde de compétition, qu’on cherche à enfouir sous le tapis, parce qu’il ne faut surtout pas faire peur à personne en disant que la vie est belle, alors qu’elle est un réel combat ?

Dans mon cas, la pratique du vélo a sauvé ma vie de tout sentiment d’autodestruction. Chaque victoire, si petite soit-elle, m’a permis d’affronter les obstacles de la vie avec un certain optimiste, avec confiance. Pourquoi ? Parce que j’ai dû relativiser plusieurs échecs et me relever après chacun et ce, plus que dans n’importe laquelle autre sphère de ma vie. C’est pour cela qu’il est important de se dire entre nous que nous sommes bons, lorsque nous faisons des efforts, comme le high five que nous partageons tous ensemble après une bonne sortie de vélo, une bonne séance d’entrainement au gym. "Je me suis donné aujourd'hui". "J’ai même tout donné !" Je n’aurais pu faire mieux, mais plus encore, j’ai comme eu le sentiment que j’étais imbattable, invincible. Ce combat, je le fais avec moi-même. Je suis heureux de me féliciter, mais j’ai besoin aussi de cette complicité de mes paires, qui comprennent ce que je ressens et à quoi je carbure.

J’ai appris que je vais me faire opérer pour ma fibrillation cardiaque mercredi prochain. On va tenter de rafistoler mon bloc moteur, mon carburateur, ma chambre à combustion comme on ajuste un dérailleur de vélo qui fait défaut. Ça va faire bientôt 2 ans que j’attends après ce moment. Est-ce que cela va fonctionner ? Vais-je pouvoir retrouver tous les moyens d’un cycliste de 65 ans comme je souhaitais l'être ? 

Après qu’on m’eut appelé hier pour m’annoncer la nouvelle, malgré le temps maussade, j’ai enfourché ma bécane pour un 35 kilos roulés au train en solitaire à près de 29 de moyenne. Tiens toé ! Dans pas grand temps, je vais te vaincre. Je serai invincible ! 

Coach BOB la gazelle !
--------- __o
------- _-\ <,' 
Aussi un rouleur !
----- (_)/(_) 
Pour faire ou voir les commentaires peser sur « nb commentaires » à droite de l’heure de la parution de l’article dans la zone verte en bas

jeudi 11 avril 2019

Wonderful Losers, ces « Gregarios » du cyclisme

Bonjour tout le monde,

Toujours en attente de mon opération pour ma fibrillation auriculaire, jumelée à un paquet de choses personnelles qui m’empêchent de m’éloigner pour un voyage de vélo au printemps comme j’ai toujours fait, font que je n’ai pas le cœur à la fête. Je ne m’entraîne pas fort, donc la forme n’est pas là et je prie pour que les doux rayons de soleil, qui se font toujours attendre, me permettent un jour de reprendre vie. Le moral est bas.

Heureusement, la lecture de mon vélo Mag (avril 2019) avec les actualités de David Desjardins m’a sorti de cette torpeur du printemps. Voici la chronique qu’il a rédigée sur ce film « Wonderful Losers » qu’on retrouve actuellement sur Vimeo et que je suis allé chercher bien évidemment. En voici la bande annonce.


J’ai retracé également une couple d’articles sur le film que voici et qui décrivent assez bien le film et les émotions que j’ai ressenties en le visionnant. 




Pour ceux qui ont lu mon histoire de vie que j’ai mise en ligne ici récemment, ou pour mes coéquipiers de l’époque, ceux-ci comprendront pourquoi j’ai été épris de ce film malgré quelques critiques sévères de certains auditeurs qui n’ont pas su lire entre les lignes. D’ailleurs, le revoir une 2e fois, suite à la lecture de ces éditoriaux, m’a permis de mieux apprécier les personnages, ces porteurs d’eau du peloton, qu’on n’entend parler presque jamais. En passant, c’est le fun que le réalisateur, Arunas Matelis, un lithuanien, ait choisi parmi tant d’autres coéquipiers Svein Tuft un cycliste canadien que j’ai toujours admiré. Les propos de son coach sur son compte décrivent bien le personnage et l’effet bénéfique qu’il devait avoir sur ses coéquipiers, qui lui ont ben rendu lors d’une course. Un passage émouvant !

Ce film m’a rappelé que je dois regarder en avant, arrêter de me plaindre et ne pas trop m’apitoyer sur mon sort. Cela pourrait être bin pire.

À voir pour les grands amateurs de course à vélo !

Bonne journée

Coach BOB la gazelle !
--------- __o
------- _-\ <,' 
Aussi un rouleur !
----- (_)/(_) 
Pour faire ou voir les commentaires peser sur « nb commentaires » à droite de l’heure de la parution de l’article dans la zone verte en bas