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jeudi 24 janvier 2019

Le vélo a sauvé ma vie - Chapitre 10

Si vous n'avez pas lu les premiers chapitre, suivre ce lien

Chapitre 10
Faut bien en rire. Quel style de cycliste êtes-vous?

Vous savez ? À bien y penser, il faut avoir du cran pour faire du vélo de route dit d’entraînement. J’ai l’impression que les risques d’accidents et de blessures à vélo sont pas mal plus élevés chez les cyclistes que chez ceux qui jouent au tennis, au basketball, au soccer, voire au hockey. Je serais curieux de voir des résultats d’études qui porteraient sur la fréquence des blessures/accidents graves aux 1000 participants dans plusieurs sports. Je ne serais pas surpris de retrouver le vélo dans le top liste. Enfin…

La personnalité d’un individu transcende dans chaque sport qu’il pratique. Ses traits de caractère et de personnalité sont intrinsèquement liés au style qui le caractérisera dans la pratique de ses sports. On en entend souvent parler via les commentateurs sportifs dans le hockey par exemple. Vous savez lorsqu’ils analysent la composition des trios, d’une équipe, ou bien lors d’un repêchage. Combien de fois n’avons-nous pas entendu un commentateur dire, « il leur faudrait un joueur combatif, un bon centre intelligent pour construire des jeux, un « goon » pour protéger leurs vedettes ! Dans tous les sports, c’est de même. Demandez aux entraîneurs des Alexandre Despaties, Alex Harvey, Guy Lafleur, Jean Béliveau ou what ever comment ils expliqueraient les succès de leurs poulains ? C’est tellement évident, que nous saurions capables de répondre à cette question nous-mêmes. C’est certain qu’on en viendrait à parler des personnalités de ces athlètes. Un autre exemple d’athlète tient, que j’ai adoré plus près de notre discipline et de mon bled ici à Québec. Marie-Hélène Prémont?  Je vous référerais à une citation de sa part dans la presse lorsqu’elle fut intronisée au temple de la renommée du cyclisme canadien en 2017.

Persévérante dans le sport comme dans la vie, Marie-Hélène Prémont a su conjuguer ses nombreux entraînements et déplacements à l’étranger aux études. Diplômée en kinésiologie, puis en pharmacologie, elle estime que l’apprentissage a toujours été au cœur de ses priorités. «Je voulais être autonome et toucher à plusieurs facettes de mon sport. Je pense que mes études ont fait de moi une athlète plus complète, notamment sur le point de la psychologie.» Ténacité, oui. entêtement, «aussi». «Je ne plie pas devant les obstacles et je ne me laisse pas dire quoi faire», résume-t-elle, en souriant.

Chez nous, on appelait cela de la « graine de champion ». Combien de filles croyez-vous, avec sans doute plus d’aptitudes physiques que Marie-Hélène n’ont jamais pu s’approcher des meilleurs au monde comme elle ? Je n’ai jamais eu besoin de lire cet article pour savoir à quoi carburait Marie-Hélène Prémont. J’ai assisté à presque toutes ses prestations sur la coupe du monde au Mont-Ste-Anne et notre tite fille de la Côte-de-Beaupré était une tenace, une coriace, dotée de superbes qualités athlétiques, mais elle était aussi surtout une « bright ». Elle se positionnait toujours bien dans le peloton, plus prudente dans les descentes très techniques, elle gardait ses adversaires à vue et savait quand exploiter sa force en montée pour les rejoindre ou les abandonner pour filer vers la victoire.

Si j’avais à refaire mes études, je les referais en psychologie du sport. Mon passé en relation d’aide m’a grandement aidé pour cerner les cyclistes que j’ai côtoyés et pour me comprendre moi-même. C’est tellement évident dans le vélo, un sport individuel comme beaucoup d’autres disciplines, où l’athlète doit faire d’introspection pour en arriver à comprendre des résultats décevants.

Pas surprenant que je me suis plu dans le personnage de « Coach Bob la gazelle » que je me suis bâti au fil des ans. Ce n’est pas d’hier que j’observe les cyclistes qui m’entourent. N’oubliez pas le rôle que je jouais avec mes coéquipiers nettement meilleurs que moi. Si je n’avais pas eu la sagesse de remettre les choses à leurs bonnes places à chaque fois que je me posais des questions sur mes performances, et bien j’aurais tiré la serviette. Je n’aurais pas fait le temps que j’ai fait.

Et c’est ce qui me rend si fébrile quand je pars m’entrainer, vous vous souvenez quand je vous ai dit qu’il y avait comme un mystère, de l’inconnu quand je sors à vélo, bien voici quelques cyclistes que j’ai rencontrés ici et là et qui, sans être des amateurs de haut niveau, m’ont impressionné.

« Je me souviens il y a 25 ans quand j’ai commencé à rouler, c’était un happening quand je croisais quelqu’un sur mon chemin et encore bien plus quand je l’avais dans ma mire hihihihihi. Je m’empressais de le rejoindre, pour le challenge de rattraper quelqu’un peut-être meilleur que soi, mais aussi pour le saluer afin de s’assurer de se reconnaître plus tard durant la saison. Cette rencontre pouvait ne pas durer longtemps avant d’appuyer sur la pédale si on s’en sentait encore capable, soit pour le larguer ou se faire larguer. L’important pour moi était de se saluer et qui sait, pouvoir se reconnaître plus tard.

Aujourd’hui ? Nous sommes légion sur les routes. Je n’en reviens pas et cela progresse d’année en année. Comme je disais cette semaine, je n’ai jamais vu autant de pelotons samedi dernier et lors de mes dernières sorties en solitaire. De plus, je rencontre des tonnes de cyclistes de toutes sortes à part cela !

Ceux que je préfère sont les « street riders all year long » ! Mon grand chum Paul a une shop de vélo avec ce genre d’énergumène ! Vous savez ces travailleurs qu’on retrouve sur toutes sortes de montures et qui ont dans leur for intérieur un semblant d’Ayrton Senna !  Je me souviendrai toujours de mon style "construction,", en overall remonté au mollet avec clip en métal au pantalon chaussé en botte à cap de travail Kodiak sur une pédale plate en métal. Malgré mes accélérations de plus en plus rapides sur tout le chemin Saint-Louis pour me débarrasser de lui, il réussissait à arriver à ma hauteur pour me faire un gros sourire à chacune de mes lumières.
« Hey man!! Quand est-ce que tu changes ton grincheux de becycle à poignée droite pour un bolide comme le mien ! Ciboiiiire t’es pas tuable !!»
Voyez-vous, il se peut fort bien qu’il raconte encore cette anecdote à ses amis en disant de moi, que je savais vivre, que j’ai su reconnaître son talent ! Cette semaine encore, sur le même boulevard, j’arrive à la lumière de Charles-Huot direction ouest après un faux plat sur lequel je me plais d’appuyer un peu, qu’un fonctionnaire en court bin poilu à la préretraite se pointe en même temps que moi à la lumière avec son vieux Marinoni modèle des années 90 avec son rack arrière sur lequel repose sa boîte à lunch sur son ordinateur portable!!! Christ Bob un peu de fierté quand même ! En plus, c’est monsieur qui démarre avant moi et qui me commande le rythme jusqu’à la prochaine lumière. Aucun son de travers sur cette vieille machine. Ça tourne comme une machine à coudre. J’ai roulé en fin de semaine avec un gars qui avait un bike à 10 M$ qui faisait plus de bruit que lui !

-  « Dites donc monsieur… ça roule bien ce petit Marinoni-là ! »
- « pas pire hein ? Il a 17 ans et je viens de le faire ajuster » c’est mon bike de travail. J’en ai un autre pour l’hiver et un autre pour l’entraînement ! »

okkkkkkkkkkkkkkkkkk!!!!!! Croyez-vous que je l’ai salué le bonhomme avant de redémarrer ? Bin sûrrrrrrrrrrr!!!!!

Non, mais cet homme-là est passionné encore un bien plus que moi!! Vous vous imaginez ? 3 bikes. Un pour l’hiver, un pour l’été pour le travail et un pour l’entraînement. Je suis-tu chanceux moi de ne pas l’avoir rencontré avec son vélo d’entrainement lui ? Il aurait été plus fort que moi d’un coin de rue à un autre en tout cas, c’est certain!! Quant à mon gars de la construction, c’est un Goliath qui s’ignore. C’est malheureux, c’est comme mon Olympienne du Michigan State, je ne les ai jamais revus ces deux-là. De valeur…

La semaine dernière quand j’étais sur mon montagne à double suspension, deux ptits culs de calibre junior ont voulu me déposer sans même me jeter un coup d’œil!!! Comme je les avais vus venir …Bang! Je descends la chaine en bas, je barre mes suspensions et je me colle à eux. Les tits batinsss qui continuent d’accélérer à part cela… ils se mettent même à danser pour relancer leur affaire… et finissent par me décrocher sur 100 pieds seulement après deux kilos à bloc et je finis par arriver pareil en arrière d’eux à la prochaine lumière. Sans qu’ils me saluent encore, je les regarde et je leur dis;
« hey, les boys, ça va ?
« Oui ça va monsieur » !
« Avouez que je vous ai fait un peu peur hein?!!! Hihihihihi
Eux autres aussi vont se souvenir longtemps du vieux avec son tank lorsqu’ils auront pris un peu de sagesse !

Alors la morale de cette histoire les amis… prenez donc le temps de bien voir qui vous dépassez, de le (la) saluer, et assurez-vous d’en avoir encore en dessous de la pédale si vous êtes un peu baveux, parce que si c’est moi, soyez assuré que je vais vous coller au cul, pis si je peux, je vais vous en remettre!!! »

Je ne connais pas de sports autres que le vélo qui produisent des personnes si déterminées à prouver parfois, coûte que coûte, jusqu’à se péter la gueule, qu’ils sont les meilleurs du jour. Ah jeune, quand je jouais au tennis, aux racquetball ou dans d’autres sports d’équipe, j’avais bien le goût de gagner, mais je ne crois pas que j’y ai mis autant de cœur que je l’ai fait à vélo. En tout cas, cela ne mettait pas ma vie autant en danger.

Et n’allez pas croire que ce sont juste des malades comme moi qui sont si égocentriques… À preuve, quelques jours après avoir rencontré ces deux derniers bizarroïdes de haut niveau, imaginez-vous donc que j’en ai rencontré deux autres sur la Promenade de Champlain quelques jours plus tard.

Comme vous le savez, je suis revenu de congé lundi après la fête du Canada (…) Alors, comme je ne me peux m’absenter longtemps du travail en cette période de l’été, j’avais dû mettre les bouchées doubles, de sorte que je n’ai pas pu sortir avant-hier avant 17H!!!! Je ne me souviens pas d’être sorti aussi tard. Et pour ceux que 17 h est votre heure de retour du travail à vélo, bien j’ai l’impression que vous devinerez de ce que je vais vous parler. De ces "street racer’s worker rider all year-long!" Ne cherchez pas sur Google cette expression. Je viens de l’inventer ! Vous savez cette gang de gros costauds mal habillés, bien vous savez avec des shorts safaris sur un cuissard par-dessus avec un packsack, qui se prennent pour Ryder Hesjedal en revenant à la maison en pourchassant tout ce qui bouge!! Non, mais qu’avez-vous donc tous ? Je suis sur la piste cyclable de la Promenade de Champlain à la hauteur de la côte de l’église. Je viens de partir. Je suis en réchauffement. BANG ! Deux espèces de deux gros "Beefs" dans le genre que je viens de décrire me dépassent en relais pour me laisser sur place ! Hey les boys ! Savez-vous à qui vous avez affaire ? À Bob la gazelle ! Pas de salutations ! Ni même un regard ! Niet ! Nonnnn, mais y sont qui eux ?!! Je me lève en un coup de vent et je les colle, pis je décide de les suivre seulement. Regarde, à 40km/h sur une piste cyclable, pensez-vous que je vais les dépasser!!. Après quelques instants, le premier en avant commence à ressentir un peu de fatigue.... ben j’imagine que oui, lorsqu’on met les mains dans l’arche du guidon en bas et que les genoux commencent à te sortir de chaque bord, bin c’est que tu commences en arracher ! Bien tenez-vous bien, l’autre "mal éduqué" en arrière presqu’aussi épuisé, lui Christ une mine en le regardant par-dessus le marché en le passant, tout fier de son coup!!!! Hein!! Mais c’est la guerre icitt!! NON, mais je pensais qu’ils étaient ensemble moéééé!!?! Non, mais ils bauchent l’un contre l’autre me suis-je dit et ils m’ont ramassé de même, parce que je le voulais bien ! Mais ce n’est pas fini ! Aussitôt que ce deuxième salaud a ressenti un peu de fatigue, je l’ai dépassé doucement en le saluant avec un beau sourire, les mains sur la barre horizontale le corps bien droit en lui faisant une accélération progressive jusqu’à la fin de la Promenade... c’est sûr que je les ai décrochés et quand je suis arrivé à la lumière, je leur ai dit "Hey les boys ! Je pensais que vous étiez ensemble ? QU’EST-CE QUI SE PASSE ?" " Nonnnnnnnnnn on ne se connait pas nous monsieur!! 
« Quoi!! Vous ne vous connaissez pas ! Ciboirrrrr"
Non, mais y avez-vous pensé ? Est-ce que cela veut dire que ces deux jeunes ont le couteau entre les dents chaque soir qu’ils terminent leur boulot ? Non, mais ils sont malades. Et ce qui est le pire, c’est que cette maladie est contagieuse et rejoint de plus en plus de monde !

Je sais, je sais ce que vous êtes en train de vous dire. Oui je sais, je suis aussi coupable qu’eux. Qu’ai-je voulu autant prouver moi aussi,? Vous avez raison. Je suis aussi sinon plus malade qu’eux. Que voulez-vous, je déteste me faire lyncher par des cyclistes qui ne devraient pas. S’il a 25-35-40 ans full cut, rasé, c’est correct. Je ne ferai quand même pas une dépression, quoiqu’à cet âge je les aurais ramenés à la réalité, mais s’ils sont dans mon « range », alors là, pas pareil. 

Voici une autre de mes histoires abracadabrantes qui décrit bien mon état d’esprit quand j’embarque sur ma bécane…

« J’étais sur mon retour de ma ride aujourd’hui. Un petit 60 kilos sur terrain vallonné. Un beau samedi d’octobre à 12 degrés C. La saison des gros efforts est comme terminée. Les sorties de club ? Bof, non merci pour moi. À ce temps-ci de l’année, je préfère rouler avec des amis (e) proches ou seul. Habillé multicouches, en long, avec mon passe-montagne léger, je n’ai comme plus le goût de m’époumoner pour m’accrocher à personne.

Je venais de lâcher un rang pour embarquer sur une petite nationale qui revient sur Québec presque directement à la hauteur de chez moi. Je déborde de bonheur. Je roule au train à 75 %. C’est le régime que j’aime bien rouler seul. De toute façon, tard à l’automne de la sorte, habillé chaudement, on dirait que tout est difficile. Je ne sais pas si c’est le froid, le fond de l’air, toujours est-il que tu sembles donner un bon effort sur un segment de route que tu fais des centaines de fois et tu regardes ton odomètre pour t’apercevoir que tu ne roules qu’à 32-34 alors qu’en temps normal tu vogues ordinairement ici à 36-38 facilement. Vous n’avez pas cette impression vous autres ? En tout K !

Enfin, je suis sur ce boulevard direction sud et il y a plein de rangs empruntés par les cyclistes qui débouchent sur cette nationale. Ils arrivent du comté de Portneuf plus à l’Ouest ou bien des campagnes du Nord de la ville. À 300 m devant moi, il en sort un et il m’aperçoit lorsqu’il doit regarder sur sa droite pour surveiller le trafic qui vient. Plutôt que de prendre son temps comme un gros « Buck  » qui veut montrer la majestuosité de son panache à sa femelle, me laisser remonter vers lui question de voir si je ne pourrais pas être un coéquipier pour quelques kilos, monsieur prend la poudre d’escampette. C’est sérieux son affaire ! À voir le rythme de son coup de pédale, son dos bien penché par en avant, c’est clair qu’il n’est pas parti à 75 % lui là!! Kossé que je fais me suis-je dit ? Bof, écoute Bob, pousse un peu. Augmente la cadence, puis tu verras. Qui sait ? C’est peut-être juste un pétard mouillé ce mec-là après tout ! Un gros pétard par exemple, pas bedonnant pantoute, mais costaud. Je n’ai pas pu le voir comme il faut quand il est sorti du rang, mais de loin, mon œil aiguisé me disait qu’il était d’une silhouette pas mal plus costaude que moi et surtout, plus jeune que moi aussi. Toutes les conditions gagnantes pour que je ne le rattrape jamais. Même s’il me distance quelque peu, que j’augmente le rythme jusqu’au max que je peux donner, je sens que je n’y parviendrai pas. Bon, qu’est-ce que je fais ? Je ne me viderai tout de même pas comme cela pour rien. Bon ! Je vais me laisser une dernière chance. Il y a à l’avant, à 2 kilos la montée de la rivière aux pommes, une petite bosse de 1 kilo, 5 degrés d’inclinaison qu’il faut bien gérer si on veut la terminer avec force. Plus abrupte sur le bas, son long faux plat sur le haut peut devenir interminable si on en a trop gaspillé en bas. S’il me largue là, bien chapeau mon homme, tu m’auras bien eu, petit connard ! Je l’ai toujours en vue. Je suis revenu sur lui un peu. 250 m peut-être ? Est-ce que je vais payer cher cet effort pour me rapprocher de lui ? On verra »/$ %. Je le vois vraiment attaquer la côte. Son gestuel ne ment pas. Les épaules saccadées, le coup de pédale presque désespéré. C’est certain qu’il ne veut pas me voir lui ! Je décide de monter à mon rythme. Bien accoté aussi, mais sachant qu’il faut qu’il m’en reste en haut pour relancer le faux plat sur la grosse plate. Je réduis la distance de moitié finalement et lorsque je reprends de la vitesse, l’espoir renait en moi. Ehhhh, mon BOB ne lâche pas ! Qui sait si dans le faux plat descendant l’autre bord, il ne décidera pas de relâcher la pédale ? Toi ? Tu te sens bien non ? Top shape mon Bob ! Let’s Go alors ! Ça passe ou ça casse.

HEIN ! Mais qu’est-ce qu’il fait ? Bien cimonac, il se range en haut dans une espèce de dead end, met le pied à terre, sort sa bouteille pour boire et fait comme si de rien n’était… Comprends-tu que je ne le regarde pas plus qu’il ne faut, je maintiens mon rythme et même davantage pour lui montrer qu’il a drôlement bien fait d’arrêter parce que j’allais le chercher moé là!!! Je suis passé devant lui comme un coup de vent ! Dans mon livre à moi, il a eu la chienne le jeune ! Trop orgueilleux. Plutôt que de poursuivre sa fuite, faire ce qu’il avait voulu faire, ce gars-là a préféré se sortir lui-même pour ne pas vivre un échec ! Bien oui ! Il n’y a pas d’autres raisons. Finalement, je me retourne après l’avoir dépassé pour savoir quel rythme adopté moi-même, je venais de vider ma tank pas mal, qu’il rembarque sur sa bécane pour me suivre. Bien joualvair ! Je continue donc à rouler bien accoté, question de lui montrer que si je suis remonté sur lui, c’est parce que je ne suis pas un manchot et qu’à ce rythme, ce petit jeu peut durer longtemps. Je suis surpris de ne pas l’entendre en arrière de moi ou qu’il se soit décidé de ma passer. D’un léger coup d’œil arrière, je le vois revenir à 10 m en arrière, mais je ne peux pas me prononcer sur sa vitesse. Je me méfie alors. Au moment que nous entamons le dernier long faux plat avant de descendre vers Québec, le kid me dépasse rapidement. Il est assis. Il avait bien pris son rythme le petit batinse. À une vitesse qu’il savait sans doute trop élevée pour que je m’accroche. À un rythme que des amis me font parfois et puis après en hypocrite ils me disent. « Ah je prenais le relais voyons Robert !!» Va chier calvaire ! Tu n’apprendras pas à la gazelle à faire des grimaces de singe mon colon !

Toc Toc ! Dans le temps de le dire, il n’avait pas pris 5m en avant de moi, que je rajoute deux dents sur un coup de rein en danseuse pour me recoller à lui. Cela n’a pas été facile. Pas question de me rassoir tant et aussi longtemps que je n’y suis pas parvenu. Pas grave si je m’effoire et que je ne peux pas. Ce ne sera pas la première fois que je me ferai avoir sur une attaque sournoise. Je suis capable d’en prendre des défaites de la sorte. Je réussis toujours à trouver du positif dans toutes mes expériences. C’est pour cela qu’à chaque fois je m’essaye lol!! Je finis par lui arriver dans le cul espérant que je pourrai récupérer un peu ! Il sent ma présence. Comme un cheval checkant de côté, il m’aperçoit ! Il accélère. Il met toute la gomme dans ce fameux faux plat ! Non, mais croit-il qu’il va m’avoir parti comme c’est là!!?? La chaîne en bas, j’ai les jambes qui brûlent. Fuck, il ne m’aura pas. Je vois qu’il faiblit, que ça ralentit son affaire. Super alors ! Je sens mon rythme cardiaque et ma respiration reprendre du mieux avant qu’on arrive sur la longue descente. Pas question de prendre le relais pour qu’il me refasse la même passe. Il se rabaisse sur son vélo comme Froome le tabarouette et à la grosseur qu’il a, il prend nettement plus de vitesse que moi en descendant. Je dois pédaler, sa draft ne me suffit pas ! 50/12, je suis au maximum de mon développement. Je tourne les manivelles à 115 et je finis par me recoller à lui en bas le temps qu’il doive gérer une bretelle d’autoroute… qu’est-ce que je fais ? Je le passe ou pas ? Nonnnnnn. Écoute, c’est lui qui est le plus jeune, le plus costaud, qui a constamment voulu te décrocher après tout ! Qu’il mange de la marde… allez mon homme. As-tu encore du jus ? Envoye ! Montre-moi ce que tu as dans le ventre ! HEIN ! Quoi encore, avant d’entreprendre le dernier bout le fun sur cette nationale pour rentrer en ville, mon kid me fait signe qu’il tourna à droite. Eh ! Une entrée d’une cabane à sucre. Ce n’est même pas une route ! Mon gars qui me refait la même passe que tout à l’heure. En virant, il me regarde tout sourire, je le regarde aussi, mais contrairement à d’habitude où on dit ordinairement « eh ! Merci ! ou what ever d’autre, je garde un visage sans émotion, je ne le salue même pas et je continue sur le rythme qu’il m’avait m’imposé juste pour lui démontrer qu’il avait encore drôlement bien fait de s’arrêter, parce qu’il aurait été obligé de diminuer, puis qui sait ? C’est peut-être moi qui lui aurais donné son dernier coup de grâce. Il n’était définitivement pas préparé à cela. Pas fort son affaire!!

Je suis rentré à la maison sur le rythme que j’avais avant de le rencontrer et je me suis pris une bonne bière à sa santé chez moi, le sourire du vainqueur accroché dans face !

Que voulez-vous, c’est ainsi que je suis fait. Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais.

Toujours est-il que par bonté et amour pour mon sport, je n’ai jamais refusé à quelqu’un qui me le demande de lui donner mon opinion sur sa façon de rouler. Il m’est souvent même arrivé après avoir accompagné ou m’être mesuré à un inconnu sympa de lui prodiguer quelques petits conseils qui me viennent très rapidement à l’esprit au premier coup d’œil. Je n’irai jamais jusqu’à dire que les boutiques spécialisées en positionnement n’ont pas leur raison d’être, mais plus souvent qu’autrement, qu’ils y soient passés ou pas, les principales déficiences que je détecte sont toutes relatives au positionnement; un bicycle souvent trop grand, mal ajusté, un siège trop haut ou trop bas, un guidon souvent trop haut, la potence de guidon de la mauvaise grandeur, cales mal ajustées, etc. Je ne doute pas non plus que certaines personnes puissent avoir à corriger des douleurs persistantes en consultant ces spécialistes. C’est juste que je suis d’une autre époque. Dans mon temps, on ne se basait que sur les principaux critères connus de l’époque, soit la jambe tendue avec le talon du soulier bien accoté sur l’endos de la pédale dans l’axe du poteau vertical du vélo pour ce qui est de la hauteur du siège; du devant du genou juste à l’arrière de l’axe de la pédale vue de haut lorsqu’elle est à l’avant à l’horizontale; et les coudes rejoignant les genoux en position course les mains dans les arches du guidon. Et comme je préfère rouler souvent sur un plus petit vélo, mes coudes vont au-delà du genou même. Cela fait plus de 30 ans que j’ai ces mesures sur un bout de papier et selon la géométrie du vélo, parce qu’ils ont changé avec les époques, J’essaie de les retrouver. Cela peut me prendre une couple de cent kilos et plusieurs sorties avec ma clé pour en arriver à un moment donné, me dire Yesss je l’ai ! Je me sens exactement comme sur mon ancien vélo, le même confort, les mêmes sensations physiques à l’effort. Je vais faire mon colon encore, mais que voulez-vous, c’est comme devoir reconnaitre sa femme parmi plusieurs alignées avec un baiser, les yeux bandés comme dans les séances d’identifications de suspects au poste de police. Imaginez le gars qui se trompe après 25 ans de mariage. Lui c’est sûr qu’il devra aller chez le spécialiste en positionnement hi hi hi

C’est tout de même assez incroyable le nombre de personnes que je vois mal ajustées. Ces dernières années, j’ai offert des cliniques de perfectionnement en vélo de route et je dirais que le quart des gens n’avait pas la position adéquate pour le style de vélo qu’il voulait pratiquer. Comment pouvez-vous pleinement tirer avantage du transfert de la force (énergie) de votre dos vers les fessiers puis aux cuisses avec un guidon à la même hauteur, voire plus haut que votre selle ? Ah, Bob, j’avais un malaise dans le dos et mon conseiller m’a recommandé cette position. Ah c’est sûr, si vous voulez retrouver le même confort sur votre vélo que dans votre lazy-boy à la maison, c’est sans doute mieux de même. Sinon, renforcissez votre dos et habituez-vous à cette nouvelle position plus logique pour aller chercher toute la puissance dont vous êtes capable. Vous verrez, avec le temps, et pour cela il faut être patient, vous n’en aurez plus de mal de dos. Vous verrez tellement d’amélioration dans votre rendement, qu’il vous fera oublier vos petits malaises. De toute façon, qui ne ressent pas certaines douleurs musculaires après avoir roulé des heures sur sa bécane ?

Les autres aspects que je détecte souvent concernent la gestion de son énergie avec la position des mains, du corps assis ou en danseuse en considérant bien sûr le braquet utilisé par le cycliste selon le terrain auquel il fait face. Cela mes amis, c’est plate à dire, mais cela s’acquiert avec le temps à coups d’essaies et erreurs. Essais et erreurs veut dire prendre des risques et changer son approche par rapport à une difficulté, un type de terrain qui nous effraie…

Une jeune dame de Sherbrooke m’a écrit il y a quelques années pour me demander conseil.

« (…) Bon, alors voilà je m’appelle Jeannette (nom fictif), j’ai 26 ans et je me considère assez bonne cycliste. Je roule depuis 4 ou 5 ans, mais je faisais un peu de jogging avant. Disons que j’ai une assez bonne forme. Je ne suis pas très musculaire, mais je ne suis pas une chicot non plus. Je mesure 5 pieds 4 et pèse 115 lb.

Je roule souvent avec la même gang de filles et même des gars. Je suis assez compétitive et orgueilleuse. Je ne comprends pas pourquoi, mais je suis capable de les tenir tous et toutes sur le plat, même parfois faire plus que ma part lors des relais, mais lorsqu’une bonne côte arrive, je me fais larguer ! J’ai pourtant un bon cardio. J’ai l’impression d’avoir tout essayé. Il y a sans doute quelque chose que je ne comprends pas. Peux-tu m’aider la gazelle ? Je suis désespérée… »

J’ai comme détecté chez cette demoiselle un problème que je rencontre souvent autour de moi, particulièrement chez les filles. Bon encore le macho, le sexiste qui parle. Ah ! Que voulez-vous ? Je persiste à croire que nous les hommes et femmes sommes quelque peu différents au niveau de l’attitude (personnalité) face à l’adversité et cela se traduit aussi dans le sport.

« Les raisons sont nombreuses pour expliquer pareille difficulté de ta part en vélo, malgré l’effort que tu y mets. Les suggestions et recommandations suivantes te sont soumises en vrac ainsi qu’à tous mes lecteurs. À toi de voir si elles s’appliquent à ta réalité: 
  • Le stress, l’insécurité et l’orgueil, les pires ennemies du cycliste de performance. La crainte de ne pas être à la hauteur, devenir nerveux, ne pas être confiant avant même de grimper une côte ou de faire face à toutes autres difficultés grugent énormément d’énergie. Combien ? Je ne saurais te le dire, mais bien en masse pour qu’à elle seule, cette façon d’être te relègue en arrière. Donc, travailler sur sa confiance et se dire que même si on échoue, ce n’est pas plus grave que cela. Si quelqu’un « t’écœure » sur les résultats que tu obtiens, parce que certains cyclistes prétentieux sont aussi méchants avec toi, bien, expulse-le de tes amis (e) pouvant t’accompagner lors d’entraînements. Enfin, tenter de faire un visionnement intérieur de ta montée après ta ride pour tenter de voir ce que tu aurais pu améliorer.
  • Dans la même veine, il y en a toujours des meilleurs que soi. Or, s’ils sont d’âge et de gabarits comparables, s’en inspirer comme modèle. Observe comment ils attaquent une côte. La souplesse ou pas qu’ils adoptent en monté (cadence des tours de manivelle), quand ils changent de braquets (vitesse), etc… il y a des chances que tu découvres des choses que tu ne fais pas comme eux.
  • Bien gérer sa ride. Trop de cyclistes ignorent qu’à des niveaux comparables (gabarit et niveau d’entrainement, CAD avec le même millage), qu’on débute tous une randonnée avec une tank à essence à peu près avec le même niveau d’essence. On sait tous que quelqu’un qui conduit une auto par des accélérations répétées aux lumières, par des dépassements ou des pointes de vitesse élevées, va arriver dans le fond avant l’autre qui fait le contraire. Bien, c’est la même chose en vélo. Si tu en profites pour te mettre en évidence lors des autres moments de la ride (plat, relais face au vent, etc.) parce que tu veux prouver que ta forme est au rendez-vous, à la venue des côtes sur le parcours, il y a des chances que tu ne sois pas à la hauteur, que tu foires, et ce, même si tu avais une meilleure technique et plus de forme, à moins que tu te shootes au beurre de peanuts ou que tu te démarques considérablement de tes amis (e) ce qui ne semble pas être le cas!! Alors, relaxe ma fille, n’en donne pas plus que le client en demande. Personne n’est là pour te juger puisque tu as montré la porte de sortie aux éléments négatifs plus tôt… tu te souviens ? De toute façon, tu te Cali… de ce qu’ils pensent eux autres. Tu sais qu’il y a des difficultés sur ce parcours. Gooddddd!! Alors, organise-toi pour ne pas arriver trop hypothéquée là-dedans. Une victoire à la fois et prends les moyens pour y arriver. Même les professionnels agissent de la sorte !
Ne pas avoir peur d’essayer de nouvelles affaires. Arrêter de vous entêter à demeurer dans le même modèle de réconfort juste parce que dans la littérature cycliste, il est dit à quelque part que la position assise dans une montée est la plus efficace ou celle qui draine le moins d’énergie, contrairement à la danseuse.

Cette approche ne m’a jamais convenu et ce n’est pas parce que je n’ai pas essayé. Je n’ai pas les qualités athlétiques de ceux qui favorisent cette avenue. Je suis comme Jeannette de Sherbrooke, mince et peu musculaire. De plus, je n’ai pas le cardio des athlètes de haut niveau. Je ne peux pas maintenir en montée une cadence de pédalage aussi élevée que mes concurrents. Mon mode de vie passé revient me hanter. Alors instinctivement, je n’ai pas trouvé mieux que d’alterner entre assis et en danseuse dans les longues montées. 

Je me suis avancé auprès de Jeannette en lui dévoilant comment un petit gabarit comme moi s’attaque à une côte selon qu’elle est;

1. De courte distance, de pente douce ou raide; si tu arrives dans ce type de montée suite à une légère descente, exploite ta vitesse pour l’attaquer à un bon rythme sur un pignon en puissance (forte résistance) pour que tu l’achèves en danseuse à l’arraché, ce qui veut dire que tu balances le vélo latéralement en tirant fortement des bras le guidon pour favoriser une plus forte poussée sur les pédales. Il faut maintenir ce rythme et position jusqu’à la fin de la bosse où tu pourras te rassoir RAPIDEMENT en position de course, c’est-à-dire en tirant sur les cocottes du haut du corps, les bras fléchis à 90 degrés pour transférer ton énergie en pleine puissance dans les fessiers et les quadriceps, les talons bas dans chaque poussée de pédale. Idéalement, tu n’as pas à changer de pignon sur cette montée. Tu as choisi le bon braquet avant de monter et tu l’as enduré avec une certaine douleur aux jambes jusqu’à ce que tu rassoies avec un ou deux pignons plus souples… et relancer !

2. De longue distance douce ou raide; rentrer dedans comme dans la courte si tu arrives dedans avec une certaine vitesse, mais cette fois-ci, tu devras tenter de maintenir celle-ci le plus longtemps possible tout en régressant un pignon à la fois. Si cette montée n’est pas trop abrupte, iI est possible que tu puisses demeurer sur le gros plateau, ce qui serait souhaitable s’il t’est possible de le faire. Si jamais une de tes copines décide d’élever la vitesse, un coup de reins de ta part sur la grosse « gear » te permettra de t’en sortir beaucoup mieux que d’être emprisonné sur le petit, le cardio dans le plafond et là, de devoir de revenir sur le gros. Le temps de réfléchir à tout cela et d’opérer cette manœuvre peut te faire perdre contact avec les meneuses. Cependant, par expérience, tu t’es vite aperçu que cette longue montée devra se faire sur le petit plateau. L’enjeu est maintenant de changer du gros au petit plateau au bon moment, un changement bien évalué de ta part pour ne pas revenir trop brusquement en souplesse et te mettre à sautiller dans le vide sur la selle!! Très très mauvais ! Ce changement de plateau au bon moment sur le bon pignon est d’une importance capitale. Tu dois apprendre par expérience (essais et erreurs), selon ta vitesse et l’inclinaison de la pente, à changer de plateau pour tomber sur le bon pignon!! Une erreur à ce moment est encore suffisante pour que tes copines te larguent dès ce moment-là, pendant que tu regarderas en bas sur ta cassette pour comprendre qu’est-ce que tu viens de faire de mal. Trop tard ma belle fille ! Elles sont parties ! Donc, après ce changement de plateau avec succès, les deux mains sur la barre horizontale ou les deux mains bien accrocher sur le devant des cocottes, tu t’installes sur le pignon de ton choix (cadence de 65 à 80 tours de manivelle), tu tires et pousses égale, fluidement, tu respires profondément, tu gardes ton calme malgré des dépassements possibles. L’important est de garder la cadence et la vitesse sans donner de coup. Tout doit se faire en douceur. N’oublie pas que cette montée est longue et que les filles qui viennent de te dépasser vont peut-être tomber en défaillance d’ici peu ! Elles ne pourront pas maintenir cette cadence longtemps si tu es compétitive. Tu souffres et tes jambes te font mal ? Tu te sens ankylosée ? Alors tu mets un pignon de plus en résistance et tu te lèves debout en danseuse sans trop changer le rythme. Pas de brusqueries, souviens-toi ! Grimper en danseuse de la sorte te permet de replacer tes jambes et de stabiliser ta respiration en relevant le tronc et en dégageant les épaules, très important. En temps opportun, tu reviens sur ton pignon plus souple en même temps que tu te rassois pour toujours maintenir cette cadence et vitesse. Tu dois éviter des changements de cadence brusques entre les deux positions. Possible qu’avant la fin de la montée, que tu ais dû changer de vitesse sur un pignon encore plus souple parce que l’inclinaison s’accentue ou parce que la fatigue te gagne. Pas grave, tes jambes t’ont demandé de les épargner un peu… musculairement, tu es en dette probablement et tu ne veux pas souffrir davantage… c’est correct. Par contre, il est important de bien se connaître et d’être en mesure de reculer le seuil de la douleur ! Cela aussi s’apprend par essais et erreurs. Cela veut dire accepter de prendre des risques.....Il est possible aussi qu’avant la fin de cette montée que ce soit le contraire qui arrive. Tu t’es sous-estimée. Wow ! Tu es dans une super de bonne journée. Tu peux te faire mal encore plus. Tes jambes sont bonnes. Tu te sens capable d’en rajouter un autre (pignon) en résistance et de le pousser jusqu’au sommet. D’une façon ou d’une autre, que tu sois revenue plus en souplesse ou plus en force, avant d’arriver en haut, à la distance que tu te le jugeras opportun, tu en rajoutes un ou deux autres pour te lever en danseuse, mais cette fois-ci à l’arraché pour te rassoir vidée sur le radoucissement de la côte. Tout de suite en te rassoyant, tu rétrogrades d’un pignon ou deux, comme à ta position assise que tu étais avant de te soulever. Normal, tu viens de l’achever cette salope avec le plus fort wattage que tu peux pousser. Tu n’as que quelques secondes pour te relancer, c’est-à-dire pour reprendre un bon rythme, pour répondre à une accélération. On reste calme. tu te fais confiance. C’est primordial. Tu réussiras à le faire seulement si tu réussis à reprendre le contrôle de ta respiration et pour ce faire, il faut rapidement que tu remettes de la « gear » plutôt que d’en enlever. C’est souvent le contraire que les gens font. Ils adoptent un braquet trop souple trop longtemps au sommet de la côte croyant que c’est ainsi que leur cœur se rétablira, alors que c’est sur cette cadence trop élevée que tu t’hyper ventiles et que tu t’effoires. Surtout que tu es en état de panique de voir tout le monde se sauver. Ce n’est rien pour aider comme je l’ai déjà mentionné. Dans des conditions optimales, si ta forme est là, tu n’auras besoin que de 10 à 15 secondes pour gérer cette transition et être en mesure de te remettre en marche.

Au début de saison, ces principes s’exécutent sur des pignons plus souples et au fur et à mesure que ton cardio s’améliore et que tes jambes se renforcissent, tu t’apercevras que tu vas passer les mêmes difficultés avec plus d’aisance sur un pignon plus dur. C’est ce que tes copines ont compris lorsqu’elles te larguent et ils se défendent bien de te le dire... crois-moi :-) »

Savez-vous quoi ? C’est pendant la pause hivernale en décembre que Jeannette m’avait écrit pour ces conseils et ce n’est que l’automne suivant qu’elle m’a récrit pour me remercier. Elle m’avait dit avoir beaucoup progressé et qu’elle continuait d’y travailler. Jeannette avait compris que ces habilités ne s’acquièrent pas instantanément. Qu’il faut y travailler et apporter des petits correctifs selon le type de cycliste que nous sommes.
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(À suivre... dans une semaine)

Coach BOB la gazelle!
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Aussi un rouleur!

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Note de l'auteur

"J’aurais certainement souhaité écrire un livre en bonne et due forme et le vendre en librairie. Alors, si je vous ai fait sourire, distrait, passer du bon moment, pourquoi ne pas m’exprimer votre reconnaissance, si ce n'est pas déjà fait, par un don en appuyant sur le bouton « Faire un don » dans le menu en haut de la page à droite."   


vendredi 18 janvier 2019

Le vélo a sauvé ma vie! - Chapitre 9

Si vous n'avez pas lu les premiers chapitre, suivre ce lien

Exceptionnellement, ce chapitre n’est pas la continuité de l’historique de ma vie, mais plus une grosse parenthèse sur comment je vois la sécurité à vélo.

Chapitre 9
Mais pour qui se prend-il lui?
Je suis tout au courant de cela moi!

Si j’ai tardé à faire partie de clubs de vélo, je n’ai jamais été aussi très attiré par les cyclo sportives même si leurs participants aujourd’hui me semblent plus adroits, plus habiles qu’autrefois. Le nombre de mauvaises chutes qui survenaient ne faisait que me convaincre de m’y tenir éloigné. De plus, je me disais, mais qu’aurais-je à me prouver là-dedans moi? J’avais comme atteint tous les objectifs pour lesquels les gens font ces cyclos? Pourquoi en referais-je au risque de me blesser sérieusement à mon âge et sans protection d’emplois et assurances comme autrefois? Dites-moi?

Ces risques de chutes sont également omni présentes même dans les clubs de vélo ouverts à tous. Voici ce que j’en pensais à l’époque …

« …Dans mon club de Québec, il y en a eu plusieurs depuis le début de la saison. Encore en fin de semaine, une de nos amies a pris le clos parce qu’elle roulait, semble-t-il, trop près du bas de la route. Rien de cassé, mais une bonne commotion. L’autre semaine d’avant, dans la même journée sur deux pelotons différents, deux filles ont chuté durement occasionnant chez l’une une fracture de la clavicule. Cette fois-ci, ce sont des crevasses mal annoncées ou difficiles à gérer qui sont en cause.

Et pourtant notre club est préoccupé par la sécurité. Encadreur moi-même, j’ai été formé pour bien déceler les fautes des cyclistes et pour m’assurer que le groupe roule en harmonie et en toute sécurité. Comment expliquer toutes ces chutes?

La seule explication que j’y vois est la très grande popularité du vélo maintenant, la très forte croissance qu’il a connue ici ces dernières années, laquelle est jumelée à de plus en plus de cyclos qui ont vu le jour, et auxquelles des cyclistes sans expérience veulent participer.

Quand des amis(e) à moi très expérimentés(e) « tombent au combat » et que je les regarde recouvrer, je sais que nous les reverrons bientôt sur les routes. Certes avec plus de maturité et prudence à leur retour, mais je sais qu’ils seront encore là avec autant de confiance en eux. Ils avaient déjà chuté dans le passé et ils savaient aussi que cela se reproduirait à nouveau un jour. Ce sont les autres plus jeunots sans expérience pour qui je me préoccupe. De tous ces messieurs et mesdames de tous les âges qui arrivent dans nos rangs à coup de centaines par année, pas toujours bien préparés pour relever certains défis qu’ils se fixent, rouler à 25, 28, 30, 32 km/h de moyenne par exemple, faire son premier 100 kilos, le défi Pierre Lavoie ou encore la cyclo de son patelin. Ces gens ressortent un peu traumatisés de leur chute et n’ont ni le caractère, l’expérience et le soutien pour passer au travers. Ils deviennent si craintifs par la suite, et je les comprends de l’être, hey ça fait mal en christ de s’étendre de tout son long sur l’asphalte, qu’ils deviennent des dangers pour les autres. Ils rechutent à répétition et finissent par décrocher. Croyez-moi j’ai été témoin de plusieurs feuilles de route comme cela. Cela me fait grimacer à chaque fois lorsque les gens en arrivent à dire «  Le vélo? Non ce n’est plus pour moi, beaucoup trop dangereux. Je n’ai pas aimé. » Et pourtant…

Je suis revenu à la charge l’année d’après avec un autre texte portant sur les mauvaises intentions du monde…

«… parce qu’il est temps que les clubs de vélo prennent les grands moyens pour que leurs membres prennent de meilleures décisions lorsqu’ils roulent en peloton. Il y a certes les règles écrites et non écrites, qu’on se doit de respecter lorsqu’on roule en peloton sur certains terrains, en montée ou en descente surtout, parce que ça va vite et les chutes sont plus violentes et dangereuses. J'y reviendrai un peu plus tard. Non! Ce n’est pas sur cet aspect que je veux attirer votre attention pour le moment, mais bien sur les objectifs, sur le «  pourquoi » qu'on fait du vélo dans des clubs de vélo organisés?

Est-ce pour prouver à ses paires qu’on est meilleur qu’eux? Est-ce pour aller vivre l’adrénaline des courses de vélo, alors que les rides de mon club n’en sont pas, ou devrais-je dire ne doivent pas en être?

Il y a, à mon point de vue, de nombreuses explications aux nombreuses chutes auxquelles nous assistons. Je ne veux surtout pas faire le procès du cycliste qui a chuté en fin de semaine, mais malheureusement, de façon générale, il y a trop de cyclistes dans nos clubs, à quelque niveau de vitesse que ce soit, de l’intermédiaire aux cyclistes soi-disant plus expérimentés, qui viennent aux sorties avec de mauvaises intentions, et ce, sans malheureusement le savoir. Et c’est ce qui complique l’affaire d’ailleurs ! Chaque cycliste a sa personnalité et son parcours de vie comme cycliste. Certains en ont beaucoup fait et ça parait, en tout cas, moi je m'en aperçois, et d’autres en ont fait beaucoup moins et c’est là qu’ils peuvent devenir dangereux pour eux-mêmes et pour les autres. Pourquoi? Parce qu’ils croient avoir beaucoup d’expérience, ils ne sont pas tout à fait au courant de tous les dangers auxquels ils font face, et par témérité ou orgueil mal placé, ils s’exposent dans des situations qui nécessitent des réactions et des habilités de pilotage qu’ils ne maîtrisent pas encore tout à fait ou qu’ils n’ont carrément pas!! C’est un peu comme le cycliste qui s’obstine à toujours vouloir rouler dans des groupes trop rapides pour lui? Or, ce cycliste qui a une très mauvaise perception de lui-même, utilise ce même jugement déficient, se sert de ce même manque d’expérience sur la route ! Il pourrait, par exemple, croire qu’il est bon en ci ou en cela comme pour l’évaluation de ses capacités, et à un certain moment donné, il prend une mauvaise décision, chute ou cause une chute ! Combien de fois l'ai-je dit? Le cyclisme sur route est un sport pas mal plus complexe que ce que le monde croit. Il y une vague énorme depuis quelques années de cyclistes qui arrivent dans les clubs à 30, 40, 50 ans, ils se découvrent des talents là-dedans, se voient progresser certes, et c'est excellent même, mais après quelques années, ils croient avoir tout saisi de l'affaire!! Eh bien non ! Ce profil de cycliste n'a définitivement pas les habilités, l'intuition, les réactions, l'instinct et les capacités du cycliste, qui a fait ses classes jeunes dans les circuits amateurs ou de celui, qui a de nombreuses années d'expérience avec des dizaines de cyclos à son actif, voire des courses faites sur le circuit amateur. Je sais que c'est plate à dire, mais on retrouve beaucoup moins souvent ces derniers cyclistes s'allonger au sol que les nouveaux arrivés, vous ne trouvez pas?

Je crois qu’il est là le gros danger dans la popularité de plus en plus grandissante du cyclisme au Québec. Il est là le défi pour les clubs de vélo. Faire comprendre à leurs membres, surtout à ceux qui se croient bons et vites, que les sorties ne soient pas une course ou le lieu de la consécration sur l’hôtel de tous leurs complexes d’infériorité, mais des sorties de groupe qui se veulent sécuritaires à une vitesse qui leur convienne. À des sorties de groupe qui correspondent à nos capacités et au cheminement où nous en sommes, et ce, INDÉPENDAMMENT de ce que le monde puisse penser de nous ! »

À ce titre, en ce qui me concerne, je suis conscient de mon âge élevé et j’ai assez d’expérience pour m’apercevoir que je n’ai plus ma place dans des groupes dépassant une certaine vitesse moyenne. Je me fous que Pierre Jean Jacques du même âge, voire plus âgé, soient encore capable de le faire et plus moi. L’important est que j’ai eu à faire un effort calculé à la hauteur de mes capacités SANS PLUS, en étant encore capable de me tenir debout à la fin de ma sortie. Vous voyez ce que je veux dire? C’est cela qu’on devrait se permettre de dire, nous les plus expérimentés, lorsque nous voyons quelqu’un qui n’est pas à sa place. Mais bon, ce n’est pas évident non plus, alors je vous en prie, faites votre examen de conscience et faites-le honnêtement !

Vous devez me trouver moralisateur n’est-ce pas? Vous avez raison, puisque que je me permets de critiquer, de juger et parce que je souhaiterais que les gens fassent ajuster la force de leur lunette pour la vue, lorsqu’ils se regardent dans le miroir.

Alors, permettez-moi d’en rajouter une couche. Voici un autre petit texte que j’ai écrit il y a quelques années et qui est encore plus moralisateur. Il porte sur les techniques pour bien rouler en peloton pour éviter le plus de chutes possible. J’avoue que cette journée-là, j’en avais fumé du bon, mais c’est probablement l’un de mes meilleurs papiers sur des questions relatives à la sécurité.

« Rouler en peloton sécuritairement est sans doute le sujet le plus abordé entre cyclistes depuis quelques années. Avec raison, le cyclisme est en forte progression. De plus en plus de gens commencent à en faire, ils y prennent goût et s’enrôlent dans des clubs de vélo pour s’améliorer et pour se situer dans leur progression. Et c'est tout à fait normal ! Tous les sportifs quel qu’il soit, compétitif ou pas, espère toujours s’améliorer, même s’il prétend le contraire. Même le cycliste qui enfourche sa bicyclette que pour se déplacer, donc pour répondre à un besoin essentiellement utilitaire, voudra améliorer sa conduite dans le trafic, développer un instinct et des techniques qui lui permettront de survivre dans le trafic. Vous voyez? S’améliorer, voire apprendre à rouler seul ou en groupe peut prendre pas mal plus de temps qu’on pense. Il en est de même dans tout, mais bon, il y aura toujours des « Jos connaissant »

(…) Le cyclisme d’entraînement est un sport dangereux et trop de monde l’oubli, ne se sente pas concerné. Tout le monde roule en innocent sauf eux ! Cela fait en sorte que beaucoup de cyclistes se croient le meilleur de son bled et deviennent un risque élevé pour leurs pairs qui les accompagnent, parce qu’ils ignorent plusieurs règles élémentaires de sécurité sur la pratique du vélo.

Je ne m’attarderai pas ici aux règles de la sécurité routière, à l’obligation de faire ses arrêts, de signaler ses dépassements, ses virages afin que le cycliste devienne un meilleur citoyen sur la route. 
Non ! je veux m’attarder aux risques que nous prenons nous-mêmes et qui peuvent provoquer de graves chutes comme il m’arrive d’en voir de plus en plus chaque été. Ce sont les mêmes scénarios qui se répètent sans cesse. Malgré les consignes faites par les capitaines de route, les clubs de vélo ou les organisateurs de randonnées, des cyclistes novices, parfois des plus expérimentés, se plantent ou en font planter d’autres !

Connaissance de soi et humilité:

Je vais commencer par ceux qui croient être des Bruno Langlois (CAN), Michael Woods (CAN), Romain Bardet (FRAN) et Peter Sagan (Slovaq) en devenir.

Arrêtez de vous prendre pour eux. Vous commencez dans ce sport? Sachez qu’il est complexe et qu’il nécessite, comme un plongeur, des répétitions et des répétitions des mêmes mouvements, des heures et des heures d’entrainement pour ne pas causer d’éclaboussure dans la piscine et dans votre cas, cela peut s’agir d’une chute causant à vous ou à d’autres de graves blessures.

Soyez humble. Entourez-vous de cyclistes plus expérimentés qui vous donneront des conseils et des trucs pour améliorer votre tenue de route. Écoutez-les et arrêtez de vous trouver mille et une excuses pour expliquer vos maladresses. Écoutez, tentez de comprendre et mettez en application leurs consignes, point à la ligne ! Allez chercher de la rétroaction auprès de ces personnes et passer de nombreuses heures en selle à pratiquer ce qu’elles vous conseillent de faire.

Sortez avec des gens de votre calibre. Faites attention à ces gérants d’estrade autour de vous, qui ne connaissent rien au vélo, et qui vous diront que vous êtes prêt à rouler dans le groupe de vitesse supérieure à ce que vous êtes habitué de rouler. Ah remarquez que cela est peut-être possible aussi, mais si vous n’êtes pas capable de rouler un 50 tout seul à un ou deux kilomètres-heure de moins que la vitesse moyenne souhaitée, bien oubliez cela ! Vous n’êtes pas rendu là tout simplement. Si vous vous entêtez à le faire, vous allez être stressé face à ces cyclistes plus rapides que vous, vous allez être tendu mentalement et surtout physiquement. Vous risquerez de causer des accidents sans vous en apercevoir et vous passerez pour un dangereux qu’on ne voudra plus jamais avoir dans son peloton ! Est-ce ce que c’est cela que vous voulez?

Roulez et roulez des heures et des heures. Il faut que vous en arriviez à rouler à toutes les vitesses à tous les efforts avec calme et confiance. Il faut que vous maîtrisiez la conduite de votre vélo dans toutes les positions de conduite avant de vous aventurer dans les pelotons. La règle d’or est d’être détendue sur son vélo, car si celui-ci est un vrai bolide comme vous devriez peut-être ne pas avoir, il aura des réactions que vous ne saurez pas maîtriser. Seules les nombreuses heures en selle vous permettront de bien comprendre ses réactions et d’acquérir cette stabilité et fluidité sur la route. Vous voyez ce que je veux dire? De ne pas avoir l’air de ceux qui zigzaguent sur le chemin à chaque coup de pédale, parce qu’ils n’ont pas encore maîtrisé le parfait coup de pédale qui marie puissance, souplesse et fluidité !

Vous devez boire en roulant sans avoir peur, remettre votre bouteille dans son porte-bouteille sans le regarder trop longtemps, au risque d’entraîner tous vos amis(e) au sol pendant que vous le remisez. D’ailleurs en passant, on ne boit pas une main dans le bas des arches du guidon ou sur les cocottes. On boit en stabilisant la conduite de son guidon sur la barre horizontale à mi-chemin entre la cocotte et la potence. La seule façon de garder l’équilibre de son vélo d’une main, si jamais vous passez dans un trou ou une craque imprévisible. C’est la même technique qui s’applique lorsque vous devez aller chercher de quoi dans vos poches arrière. Si vous ne maîtrisez pas cela, demandez un arrêt. Ce n’est pas le temps de pratiquer cela en peloton Bon Dieu ! Dans le même ordre d’idée, arrêter de regarder constamment votre cassette arrière pour savoir sur quelle vitesse vous êtes. Apprenez à changer de vitesses instinctivement selon vos sensations dans votre coup de pédale. Cette habilité à changer de vitesse au bon moment pour garder la cadence est le trait qui caractérise le mieux le cycliste d’expérience. Autre chose vous rendant très dangereux sur la route, arrêtez de consulter à tout moment vos équipements sensoriels sur votre guidon cibol !

Regardez toujours en avant ou rarement sur les côtés (max 45 degrés) au besoin, mais jamais en arrière. Vous êtes responsable en quelque sorte de la sécurité de vos arrières et pour ce faire, vous devez rouler à vitesse constante en regardant en avant et ce n’est pas en regardant en arrière que vous y parviendrez. Surtout que les inexpérimentés changent de direction en regardant en arrière ! C’est en demeurant concentrer sur le rythme du peloton, sur le terrain qui s’annonce devant lui tout en prévoyant la réaction de celui que vous suivez, que vous réussirez à assurer votre sécurité et de celui qui vous suit.

Si vous regardez en avant comme il faut, vous parviendrez même à analyser le terrain qui s’en vient sans même que le cycliste qui vous précède ne vous signale les trous, parce que vous deviendrez habitué à voir la voie qui vient au bas des aisselles du cycliste qui vous précède. Puis, si c’est vous qui êtes surpris par une imperfection de la route à la dernière minute et que vous n’êtes pas capable de sauter par-dessus, bien passez dedans en vous reculant légèrement sur votre siège pour alléger le poids de votre vélo à l’avant. Vous ne l’avez jamais fait? Bien, faites-le en entrainement. Sauter par-dessus des trous que vous connaissez bien sur vos parcours. En principe, vous devriez ne pas avoir de difficultés à en trouver! Ne faites surtout pas des virages brusques pour éviter un trou cibol. Tout doit s’éviter progressivement. Le cycliste à l’arrière, s’il est intelligent, suivra progressivement lui aussi votre changement de direction et verra ce trou lui aussi, passera à côté et comprendra pourquoi vous vous êtes déplacé doucement de la sorte. Il appréciera votre roue et vous le mettrez en confiance. Il dira à tous ses amis que vous êtes une bonne roue. Je n’en reviens tout simplement pas de voir encore des cyclistes d’expérience donner des coups de guidon à la dernière minute pour tout et rien ! Ils font sursauter le cycliste qui le suit et risquent à tout bout de champ d’amener tout le monde au sol ! Zigzaguer sur une bicyclette est une habilité de cirque, pas de peloton, compris?

Faites une légère accélération ou augmentez votre vitesse assis un peu avant de vous lever en danseuse sur votre bike pour que celui-ci ne recule pas ou s’immobilise momentanément lorsque vous vous levez. Et si vous aimez dire  « Up » avant de vous lever, dites-le donc avant de vous lever. Cette technique devient particulièrement cruciale et importante lorsque vous vous exécutez dans le début d’une montée alors que tout le monde arrive en pleine vitesse par l’arrière et qu’ils n’ont pas encore compris que vous êtes en déficit d’effort…j’en vois encore qui disent Up en même temps qu'ils se lèvent fiou!!! Pour atténuer ce risque, suivez toujours votre roue légèrement à l’arrière sur la droite ou la gauche de celle-ci, de sorte que s’il y a changement de rythme inattendu de sa part, vous vous retrouverez sur les côtés de sa roue et non dedans !

Arrêtez de placoter à moins que vous soyez entre amis intimes en balade du dimanche sur une route déserte. Vous raconterez comment ont été vos dernières vacances autour d’un verre après la ride. Pour ceux qui me connaissent, est-ce que vous m'entendez placoter durant une ride? J’ai 30 ans d’expérience et je la ferme quand je roule au train ! Pis, quand j’en ai un qui veut me faire la conversation, j’adopte une attitude polie, désintéressée, qui coupe court à la conversation ! Serez-vous gêné de la faire à l’avenir? J’espère que non.

(…) Bon ! Le relais. Savez-vous pourquoi on appelle cela « donner ou prendre un relais » pour un changement de cycliste à la tête d’un peloton? C’est parce que celui qui prend le relais, le prend sans accélérer et celui qui le donne le donne pour ne pas se faire « Câlisser une mine (accélération) dans face ! Ça fait que les Égos forts qui veulent prouver à tout le monde qu’ils sont capables d’élever le rythme, qu’ils veulent montrer qu’ils sont en forme, doivent se calmer le pompon. En accélérant de la sorte, vous créez un élastique en arrière et vous compliquez la tâche à votre relayeur qui doit descendre. Vous voulez encore passer pour un cycliste qui sait rouler? Qui a de l’expérience? Bien, regardez la vitesse que le relais vous a été offert et maintenez cette vitesse pendant le temps qu’il lui faudra pour s’installer à l’arrière et vous accélérerez que doucement et progressivement, seulement si personne ne crie pas moins un ou qu’il règne une entente implicite dans votre groupe à supporter votre rythme. Ton expérience te dira jusqu’à quelle vitesse tu peux élever le rythme. Encore là, si vous respectez cette règle, on vous appréciera. On dira de vous que vous êtes un excellent rouleur, un gentleman. Que vous savez rouler plutôt qu’un Ostie de Tabernacle qui ne comprend jamais rien et qu’on ne veut plus avoir dans son groupe, parce que vous foutez la marde constamment. En conclusion, cela veut donc dire que le peloton peut rouler légèrement à différentes vitesses en harmonie avec les capacités de ses membres. Cela signifie que les plus faibles devront forcer peut-être un peu plus que les plus forts, si la moyenne recherchée par le groupe au départ est respectée, malgré ces petits changements de rythmes bien normaux, bien tout est tiguidou quant à moi ! Si cela ne fait pas votre affaire et que vous décrochez constamment à ces changements de rythme, vous n’êtes pas dans le bon groupe. Un cycliste qui est dans le bon groupe ne se formalise pas de ces changements de rythme bien calculé qui font partie d'une sortie en bonne et due forme. Je ne vois pas pourquoi un groupe entier serait pénalisé par quelqu’un qui ne s’est pas bien évalué avant de partir.

Un bon peloton composé de cyclistes d’expérience se respecte entre eux, même s’il peut être composé de maillons parfois plus faibles. On garde sa position dans le peloton en arrière de celui qu’on suit, et on laisse le meneur donner le rythme qu’il est prêt à supporter, sur le plat, dans une montée comme dans une descente. ARRÊTEZ de vouloir vous mettre en évidence en voulant prouver que vous êtes le meilleur grimpeur ou descendeur de la gang ! Si c’est votre but, prenez votre licence à la Fédé et allez vous faire voir là! Vous allez avoir les conditions idéales pour vous tester. Demeurer à sa place dans le peloton est une règle qui prévaut à tout moment, sauf lors des longues montées ou descentes (plus d’un ou 2 kilos) si c’est permis par votre capitaine de route. Donc, si le peloton monte de petites côtes abruptes de courtes distances, et bien, tous les membres du peloton doivent garder leur rang sur toute sa montée. En fin de semaine dernière par exemple, avec un peloton un peu plus fort que moi, je me suis souvent retrouvé à l’avant face à des montées et j’ai évidemment gardé le relais, ce qu’il faut faire d’ailleurs en ces circonstances, pour ne pas se retrouver soudainement à l’arrière pour s’accrocher à un relais légèrement plus fort que le sien. Or, personne ne m’a passé et Dieu sait que j’étais accompagné de « Bœufs » qui auraient pu me déposer-là n’importe quand ! C’est mon relais, je l’ai pris accoté comme je le voulais et on a respecté mon rythme. Voilà un bon peloton !

Autre situation maintenant. Nous sommes arrivés sur la 105 aux States la semaine dernière sur une montée de 11 kilos. Dans ce cas-ci, fuck Bob coach la Gazelle, on se retrouvera en haut mon homme, non pas à un rythme de course dans le sens que tout le monde s’énerve en bas à trois de large en danseuse pour se swinguer dans côte!! Non non ! On passe le meneur du peloton à la file indienne ou sur un dépassement sécuritaire et serré, un à la fois sur tout un chacun, n’oublions pas que nous sommes sur une nationale et que des autos peuvent s’en venir de l’arrière. On s’attendra en haut. Il s’agit d’une longue difficulté qu’il est bon de monter à son rythme, de se défier intelligemment et voir comment on peut se comporter dedans sans qu’on ait à entendre l’encadreur nous crier après de ralentir. Seulement l’entendre dire « on s'attend en haut gang ! »

Même chose dans une descente. On se retrouve dans une courte descente abrupte sur courte distance, idéalement le meneur du peloton à ces sommets devrait être un bon descendeur. S’il ne l’est pas, qu’il se tasse et laisse sa place à un quelqu’un de plus rapide, mais le peloton une fois engagé dans la descente garde sa formation ! Pas question de dépasser qui que ce soit. On applique un léger freinage si le peloton ne descend pas assez vite pour soi. Cette règle de conduite fait également partie des bons rouleurs, des bons pelotons sécuritaires. On respecte le meneur de peloton dans la descente comme dans la montée de tantôt. N’oubliez pas qu’il mouline fort à l’avant pour vous donner de la vitesse à l’arrière alors que vous « drafter ». C’est pour cette raison qu’il ne faut pas chercher nécessairement à prendre le « lead » si vous n’êtes pas bon en descente. C’est votre relais? Vous y tenez? Vous y allez, good, alors mesdames et messieurs, respecter votre meneur même s’il est lent et adaptez-vous à son rythme ! ARRÊTEZ de sortir sur les côtés de la roue que vous suivez pour venir le stresser ! Vous n’avez pas d’affaire-là. CAPICH? Si cela se produit, c’est que vous ne savez pas rouler et n’êtes pas capable d’appliquer ce léger freinage pour garder votre place en file indienne dans la descente.

Bon, cette fois-ci la route est large, la descente est très longue et sécuritaire, même si c’est plus dangereux qu’en montée, le peloton est composé de cyclistes d’expérience, il y a toujours moyen de donner du lousse à certains d’entre eux, qui voudront se laisser aller totalement dans la descente en leur laissant l’opportunité d’effectuer quelques dépassements tout aussi sécuritaires et serrés qu’en montée pour évidemment ne pas prendre toute la voie bien sûr. C’est ce qui s’est produit avec ma formation sur la descente de Jay Peak dans le Vermont en fin de semaine dernière sur 8 kilos. Les plus prudents sont demeurés à l’arrière et les plus audacieux se sont laissé aller à tombeau ouvert. Si nous avions eu un encadreur pour nous dire de garder notre formation, cela n’aurait pas marché. Encore là, on s’est regroupé en bas pour reprendre notre formation. Sur plein d’autres descentes, la totalité je dirais, nous avons toujours respecté notre meneur de peloton. Et si malgré cela, on en a perdu quelques-uns, parce que le peloton a été un peu trop vite pour eux, nous les avons attendus en bas. Ce n’est pas plus compliqué que cela. (…). »

Il ne s’agit que de mon opinion et elle n’engage personne d’autre que moi. C’est la façon que je dirige mes sorties et je n’ai aucune chute à mon crédit parce que c’est de même que ça marche.

***
(À suivre... dans une semaine)

Coach BOB la gazelle!
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------- _-\ <,'  
Aussi un rouleur!

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Note de l'auteur


"J’aurais certainement souhaité écrire un livre en bonne et due forme et le vendre en librairie. Alors, si je vous ai fait sourire, distrait, passer du bon moment, pourquoi ne pas m’exprimer votre reconnaissance, si ce n'est pas déjà fait, par un don en appuyant sur le bouton « Faire un don » dans le menu en haut de la page à droite."  

mercredi 9 janvier 2019

Le vélo a sauvé ma vie - Chapitre 8

Si vous n'avez pas lu les premiers chapitre, suivre ce lien

Chapitre 8
Le vélo, un mode de vie, une obsession, une maladie incurable :-)

1995, j’ai 40 ans, je suis responsable du Marketing pour Métro-Richelieu, l’une des plus importantes chaînes alimentaires au Québec. Je demeure toujours en plein centre-ville dans le Vieux-Port de Québec, ma fille a 13 ans n’est plus un bébé, j’en ai toujours la garde toutes les fins de semaine et cela ne me dit plus rien de courir à vélo. J’en ai fait durant 5 ans sans graves accidents. Je suis un peu fatigué de ce rythme de vie et je me dis qu’il est temps de penser un peu plus à moi. J’ai su très bien rebondir professionnellement. Ma période sans emploi n’est plus qu’un lointain souvenir derrière moi. Après mon séjour en agence de pub à m’occuper du développement des affaires et à confronter des spécialistes en marketing autour d’une table dans l’élaboration de stratégies marketing de toutes sortes pour les clients que je dénichais, je me suis retrouvé par la suite parmi des carriéristes chez Métro, où tout un chacun devait atteindre des objectifs pour maintenir la cohésion d’une équipe de professionnels focusés à anéantir la compétition. C’est la guerre dans l’alimentation au détail. Je ferai ce travail chez Métro et IGA leur concurrent, en passant par un poste de directeur de la distribution et des ventes chez un fabricant de bière, Unibroue à Québec, pendant 10 ans. Je dois voyager plus et j’ai moins le contrôle de mes horaires. J’ai réussi à courir tout de même une couple d’années avec ce genre de travail, mais je trouvais cela de plus en plus difficile. Je suis toujours célibataire et il serait tant que je sorte au resto plus souvent question de savoir quel type de nourriture me plait.

Le vélo et mes entraînements en salle l’hiver resteront au centre de ma vie. Comment dire. Ce sport m’a façonné, a refait les fondations de ma personne. Si çà brasse au travail disons, que je suis surchargé, j’ai un collègue qui empiète un peu trop sur mon territoire, qui veut se montrer plus fin que moi par exemple. Et bien, 3 heures sur mon vélo à faire le vide, à m’amuser avec les cyclistes que je rencontre sur mon chemin, qui sont de plus en plus nombreux d’ailleurs, suffiront pour me remettre les idées à la bonne place. La rage ou les contrariétés du travail sont dissipées. Je trouve facilement le sommeil. Je rentre au travail à 7h 30 du matin pour me préparer à une réunion d’équipe prévue à 9h, je présente aux VP de la direction le plan de redressement du magasin qui m’a été confié et je convaincs tout le monde de me suivre, incluant celui qui se croyait plus fin que moi. Ce n’est pas tout. Je dois livrer la marchandise. Si j’ai convaincu la compagnie d’investir quelques centaines de milliers de dollars conjointement avec un franchisé, j’ai besoin d’analyser mes affaires d’aplomb et prouver que c’en a valu la peine. Vous me suivez? Autrement, c’est dehors mon homme! J’ai fait cela pendant 10 ans et maintenant je le fais depuis 15 à mon compte. Si je me retrouvais aujourd’hui devant un psychologue industriel et qu’il me demandait à quels facteurs j’attribuerais tous les succès que j’ai connus dans ma carrière et qui m’ont permis de surmonter les difficultés que j’ai rencontrées sur mon chemin, je répondrais du tact au tact, le sport monsieur.
«ah oui vous faites du sport? Lequel pratiquez-vous? »
«Le vélo monsieur, le vélo ! » 
Pas mêlant, le vélo a sauvé ma vie. Pour soutenir cette thèse, je pourrais vous référer à plusieurs articles qui portent sur le sujet comme les bienfaits des hormones générées par la pratique sportive telle que les endorphines, dopamines, l’adrénaline et la noradrénaline. On raconte en plus que ce sont les sports de type cardio qui en produisent le plus. Alors vous voyez? Je carbure à cela depuis 32 ans.

«L’Endorphine est comme un groupe de neurotransmetteurs dont la structure ressemble à celle de la morphine. Ces puissants antidouleurs procurent une source de plaisir autorisant ainsi la poursuite de gros efforts et l’euphorie ! Quant à la Dopamine, celle-ci est l’hormone du plaisir et de la vigilance, grâce à celle-ci on se sent moins fatigué et plus productif. Elle est aussi secrétée lorsque l’on consomme de l’alcool, de la drogue ou encore lors d’une activité sexuelle. Ayant des conséquences excellentes et bénéfiques sur tout notre organisme, l’endorphine ainsi que la dopamine peuvent nous rendre dépendants au sport. »  Voilà ! Que dire de plus. 

J’en avais tellement à dire sur le sujet que beaucoup d’années plus tard, soit en 2011, j’ai créé le Blogue « Rouler à Québec » qui se voulait pour moi une façon de donner au suivant. Le vélo était devenu tellement populaire, que je me suis servi de ce véhicule pour organiser des sorties de vélo avec mes amis, mais aussi pour raconter des anecdotes, de la fiction, des récits sur la vie du cycliste ainsi que des capsules éducatives.

J’en avais d’ailleurs écrit un à une certaine époque qui décrivait bien la maladie avec laquelle j’étais aux prises…

« Je vous ai dit la semaine dernière que j’étais parti à l’extérieur pour une fête de famille n’est-ce pas et que je ne pouvais pas faire de vélo. Et bien je vous ai menti ! J’avais plutôt un rendez-vous à Portland pour une thérapie de groupe pour les cyclistes invétérés. Les mordus quoi ! Cela faisait longtemps que j’entendais parler de cette association « the Narcissistic and Egocentric Cyclists Association of the United States » The NECA comme y disent ! Drôle en batinse, parce que j’ai poigné le kick sur une petite Américaine et je n’arrêtais pas de lui dire que je la necquerais au boutttt et elle me regardait d’un air bizarre. Yes yes Neca, Necquez?…you see? Anyway ! Il m’arrivait de lire à l’occasion des éditoriaux à propos de cette gang de malades dans des magazines américains et cela me faisait rire plus qu’autre chose. Souvent sur des sujets insipides…mais bon, j’ai participé à un concours récemment avec eux paru dans Bicycling Guide et j’ai gagné, imaginez-vous, un week-end de thérapie de groupe avec eux à Portland. Pas Portland Maine, Portland Oregon! Nous étions environ une cinquantaine de cyclistes de tous les âges, hommes et femmes. C’est ce que je trouvais très intéressant d’ailleurs, je me suis ramassé une couple d’adresses de gros gabarits hihihihih…Non mais y sont-y grosses les Américaines même entraînées ! Je dois dire que j’ai trouvé cela HYPER intéressant et surtout super enrichissant ! Je ne croyais pas être malade autant que cela ! Ça fait du bien d’être entouré de plus fous et folles que soi hooooooooooo yessssss ! On a fait de l’introspection personnelle, des exercices de détente, des brain strorming sur toutes sortes de thèmes, des tests psychométriques, de personnalité, des scanneurs neurologiques, m’a vous dire rien n’a été pris au hasard. Finalement, ce qui est le plus le fun là-dedans, c’est qu’on t’encourage à te laisser aller dans tes délires et on te donne à la fin de ta session un certificat attestant que tu es un « parfait déviant cycliste invétéré » ! Je vous fais grâce de la traduction, mais ça ressemblait à cela ! « Parfait déviant cycliste invétéré »

Alors, j’ai pensé vous faire partager quelques éléments de moi qui sont ressortis de ce week-end, mais aussi des autres amis(e) que je me suis fait. Wowww que je suis heureux d’avoir pu enfin découvrir ce qui se passe en moi, de découvrir ce qui me pousse à persévérer dans la même voie jusqu’à ma mort ! Le cyclisme d’entraînement mannn ! Le cyclisme d’entraînement mannn !

Cela me prend beaucoup de courage aujourd’hui pour vous dévoiler tout cela ! Cela prend beaucoup d’humilité, parce que ce n’est pas toujours chic ce qu’on apprend sur soi. Mais bon, cela faisait également partie des objectifs du séjour. Lorsque j’ai dit à la gang que j’avais un blogue sur le vélo, que je leur ai montré… wowwww le prof m’a dit « Bob, you must talk about that whith your community when you will be back up there» tu dois te dévoiler à toute ta communauté. C’est donc l’objectif final que la gang de malades m’a confié avant de partir !

Alors sommairement ce qui est ressorti de mon profil de personnalité ainsi que de l’ensemble du groupe on s’entend là, puisqu’il y avait plusieurs traits qui se recoupaient entre tout le monde. J’espère que vous saurez vous reconnaître dans les quelques traits du cycliste sportif invétéré que voici:

Premièrement, sa montre ne sert qu’à…;
  • Connaître le temps qu’il lui reste à travailler;
  • Prévoir son heure de lunch avant le début de son entraînement;
  • Estimer s’il a eu suffisamment le temps pour digérer;
  • Prévoir le temps qu’il lui faudra pour se préparer avant son heure de sortie;
  • Prendre ses pulses ou pour estimer son horaire sur son bike;
  • Vérifier s’il s’est poigné le moine durant sa sortie;
  • Dès son levée, il regarde dehors pour savoir la température qu’il fera. Son mécanisme psychique établit instantanément l’horaire de sa journée en fonction de ce premier stimulus. Si la température n’est pas suffisamment concluante du regard, l’ouverture de sa page Internet par défaut est la météo; les cartes radars viendront clore la question définitivement l’horaire de la journée est d’ores et déjà établi.
  • Quand il doit travailler ou être contraint à des priorités et que, tout à coup, par la fenêtre, il aperçoit un cycliste… CATASTROPHE… la « pression » monte, il ressent des chaleurs, a de la difficulté à se remettre à la tâche….
  • Personne pour rouler... Pas grave, il part pareil... Pas de challenge de la part de quiconque...et la vie est toujours belle pendant des heures. Il ne ressent aucune pression...

Non, mais ce n’est pas beau cela? C’est tout moi craché !
  • Il planifiera ses voyages de vélo avant tout autre genre de vacances et en plus, il planifiera d'abord la place qu'occupera son vélo, plutôt que son chien ou un de ses proches qui l’accompagne!...
  • Un mauvais réglage sur sa bécane l’irrite au plus haut point et chambardera tout son programme d’activités de la journée pour faire ajuster cet estie de problème-là a à sa shop, s’il est incapable de régler le problème lui-même !
  • Est très fidèle et constant dans ses habitudes de rangement d’accessoires. Ses lunettes, odomètre, gants, casque, chambres à air. Bien mal venu celui ou celle qui décidera de faire le ménage là-dedans. D’ailleurs, pour s’assurer que tout est bien en ordre, il fera une vérification de ses inventaires régulièrement et surtout, regardera son bike plusieurs fois dans une même journée ! Pourquoi? JUSTE parce qu’il aime cela ! Voilà ! Il est tellement beau son Bike !

 Dans mon cas, tout ce qu’il y a de plus vrai après m’en être fait voler une couple !
  • N’hésitera pas à se faire plaisir en achetant un accessoire de vélo au détriment d’un autre article de maison ou quoique ce soit de plus utile ou accommodant pour sa vie de tous les jours, genre une TV, des verres, un article de cuisine, à la limite un beau cadeau pour sa blonde;

Non, mais commencez-vous à vous reconnaître? Je dois dire par contre que cela a été le plus gros morceau à accepter par le groupe…de toute façon, le prof nous a presque menacés si on ne disait pas oui à cet énoncé !
  • Marchera au doigt et à l’œil avec sa blonde ou chum. Lui accordera avec plaisirs toutes sortes de faveurs en échange de sa liberté accordée pour rouler avec sa gang. Dans les autres cas, il ou elle est un(e) éternel célibataire en saison pour reprendre les amours lors de la saison froide;
  • Surveillera étroitement son alimentation avant une ride et évitera toute prise d’alcool, mais fera preuve d'un net relâchement après, sous prétexte que les calories perdues méritent d’être reprises au PC !
  • Malgré ses préoccupations pour bien manger, ses breuvages en électrolytes et boissons de récupération lui provoqueront des ballonnements et des gaz que lui-même a de la misère à sentir !
  • Chez l’homme, il se rasera les jambes s’il fait partie d’un club élite ou s’il s’en croit un. Quant aux autres poilus, ils ont dans leur mire les rasés pour leur donner une bonne leçon si l’occasion se présente, ou resteront pénards parce qu’ils ne veulent surtout pas faire face à l’échec !
  • N’est jamais au sommet de sa forme s’il ne performe pas lors d’une sortie avec ses potes… ou il aura connu un problème de mécanique qui l’a définitivement ennuyé.
  • Radote toujours les mêmes affaires lorsqu’il voit ses potes, surtout qu’elles concernent des exploits qui ressemblent constamment à des histoires de pêche, c'est-à-dire des performances invraisemblables. 
  • Le cycliste de haut niveau est un être foncièrement narcissique qui se trouve bon, voire excellent, meilleur que ses pairs… et c’est bien ainsi parce qu’autrement, il acceptera trop facilement la défaite et ne se relèvera pas pour revenir plus fort !
  • Est hyper techno avec son nouveau GPS qu’il vient de se procurer sur son guidon et qui lui rend compte de ses exploits.
  • Vit en parfaite harmonie et symbiose autour d’une bière avec ses potes après une ride; le lien unissant le clan favorise le positivisme et l’encouragement mutuel à poursuivre son travail pour devenir meilleur ou pour se maintenir au même niveau. Une règle non écrite interdit tout dénigrement « sérieux » d’autrui. Mais il est tout à fait acceptable de « s’écœurer » pour préparer la prochaine sortie ou pour passer des messages.
  • Pour briser l'isolement, il fait partie de tous les regroupements inimaginables...genre les Maniaques de Vélo Anonyme (MVA), The Narcissistique and Égocentric Cyclists Association (NECA), Bicycle Horizon, Sport-En-Tête, soit tous les clubs de vélo organisés.

… Et ce dernier trait que J’ai souvent abordé avec vous tous...

Est une personne combative avec beaucoup de caractère. Plus il excellera dans son sport, plus il excellera dans sa vie privée et professionnelle. La compétition de vélo, comme pour tous les sports, le rend invincible pour traverser les pires épreuves de la vie, comme se faire sacrer là par sa blonde ou chum, parce qu’il ou elle a fait trop de vélo.

Alors voyez-vous, de toutes les grandes étapes de la vie, celles que nous considérons ordinairement chez les gens pour juger s’ils sont stables ou pas, le temps qu’ils occupent un même emploi, qu’ils demeurent au même endroit, la durée de leur mariage, union, etc., c’est le vélo qui est mon port d’ancrage. Cela fait 32 ans qu’année après année que j’entreprends le même cycle de vie. Un peu comme un ours qui hiberne et qui, au printemps, sort de sa tanière et demeure fidèle à son rituel de chasse. C’est le vecteur, ma ligne de vie. Depuis 32 ans qu’en octobre, je remise mon vélo au sous-sol, le cœur gros me disant « bon, en voilà une autre de terminée ». Je suis content. Elle s’est bien déroulée ma foi. Combien de kilos ai-je faits ? 6, 7, 8, 9, 10 000 kilos? Cela me fait grosso modo, quoi, 225 000 kilos au compteur? Plus encore que tous les chars que j’ai eus. Aucun n’a toffé aussi longtemps. Ils ont tous brisé avant et pourtant moi, en ce moment, j’ai juste hâte à la prochaine saison encore et encore.

Cela m’a pris 14 ans avant que je me décide à m’inscrire dans des clubs de vélo sportif de ma région. Je fais partie de trois depuis plus de 10 ans maintenant. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai attendu si longtemps avant de rejoindre ces clubs. C’est comme si ma famille n’avait pas pu être ailleurs qu’avec mes chums du Club de compétition, qu’aucun autre club ne pouvait me procurer autant de satisfaction, d’émotions surtout, comme le veuf qui ne se remettra jamais de la perte de sa vieille. Il va préférer mourir seul, plutôt que de se remarier.

Faut dire que les Clubs de vélo n’étaient pas aussi bien organisés qu’aujourd’hui. En plus, j’avais mes parcours que j’aimais faire en semaine comme la fin de semaine et surtout au moment que cela me plaisait. Lorsque je revenais du travail en vitesse, l’esprit déjà envahi par le trajet que j’avais en tête, il n’était pas question que j’attende après quelqu’un. Pour moi le vélo est signe de liberté. Je pars quand je veux, je reviens quand je veux et je fais l’entrainement que je veux. Il est difficile de décrire ou d’expliquer cette sensation qu’on ressent lorsqu’on revient chez soi après une dure journée de travail pour une ride de vélo. La même sensation qu’on ressent lorsqu’un flirt nous appelle à la maison pour te dire qu’elle va passer te dire bonjour. Tu deviens comme nerveux, tout énervé, fébrile, oui c’est cela fébrile ! C’est comme cela que je me sens avant d’enfourcher ma bécane. 

Chaque entrainement en solitaire que j’ai fait toutes ces années revêtait toujours une forme de mystère. Je ne sais pas vraiment comment je vais me sentir aujourd’hui, vais-je avoir de bonnes jambes, vais-je rencontrer d’autres cyclistes? Un ami, un ancien pote, ou un parfait inconnu qui voudra se mesurer à moi?  Cette fébrilité provenait certainement de toutes ces questions sans réponse, qui me hantaient tant et aussi longtemps que je n’étais pas réchauffé après être sorti de mon quartier.

Voici un autre petit texte qui décrit assez bien cette fébrilité dans mon quotidien de tous les jours… 

« J’ai du millage au compteur. La forme est là, malgré mes ptits bobos qui, au fil du temps, viennent m’incommoder. Je vieillis c’est sûr. Je n’ai plus forme d’antan. Mes meilleurs résultats Strava sont depuis longtemps inatteignables. À vrai dire, je m’y éloigne toujours plus, année après année. Je me console en me disant que tous les gars et filles de mon âge sont frappés par cette dure réalité. On ne peut plus revenir en arrière. Il faut juste regarder en avant.

Cela fait deux jours qu’il ne fait pas beau. Je ressens le ressac de l’inactivité. Comme somnoler de bonne heure en soirée parce que je n’ai rien demandé à mon corps dans la journée. Il n’a pas reçu sa dose d’endorphine. Je ne me sens pas vraiment bien intérieurement. Je me couche le soir un peu anxieux. Je me demande ce qu’il fera demain. Va-t-il faire beau? Mon programme est tout chambarder. J’aurais tellement souhaité travailler ma position en souplesse sur faux plat montant, vérifier ou j’en suis en résistance sur un plus gros braquet. Puis, s’il ventait moins, peut-être souhaiterais-je aller chercher du dénivelé? Il me semble que cela fait un ptit bout de temps que je n’en ai pas fait. Je sais qu’il faut que je m’y remette. Je sais que j’ai des sorties qui s’en viennent, qui m’en demanderont.

J’ai une grosse journée de travail demain. Comment vais-je m’y prendre s’il fait beau? J’ai de la misère à m’endormir. Mon esprit voyage entre une ascension dans un col et ce travail complexe pour un client que je n’arrive pas à finir, parce que je surfe constamment sur la météo à la recherche d’une percée de soleil. Il est minuit, je vire en rond encore parce que je ne sais pas comment je vais entreprendre ma journée demain.

6h du matin. Mon réveille sonne. C’est mon heure de lever. Le temps s’est semble-t-il éclairé. En sirotant mon café, Météo Média annonce un dégagement en PM avec un peu de chaleur, mais le mauvais temps revient les jours suivants!! Christ de calice ! Mais dans quel pays de merde vivons-nous? Mon disque dur tourne à pleine vitesse. Comment vais-je m’organiser? Ma blonde me demande si je veux un smoothie? Heu Heu…quoi? Oui oui chérie. Je ne suis pas vraiment là. Heureusement, elle le sait ce que je mijote. Elle vient d’entendre la météo à la radio elle aussi. Elle sait ce que ça veut dire pour moi et pour elle aussi tant qu’à faire. Sans que je m’en sois aperçu, elle a fini de déjeuner. Son manteau sur le dos, elle vient m’embrasser pour me souhaiter bonne journée.

Il est 7h30. J’ouvre mon ordi. Je sors cette job à faire. Je suis tout excité à la seule pensée que je pourrai sortir. Je me raisonne. En ni un ni deux, il est 10h. Je me suis pas mal avancé. Je dirais pas mal plus que je ne l’aurais cru. C’est donc l’heure de la pause. Je l’ai mérité. Je cale un grand verre d’eau. Je descends en bas. Je monte mon bike à l’étage. Je gonfle mes pneus, huile ma chaîne et prépare mes bouteilles. Bon, je suis prêt ! Je retourne à mon travail. Je vais essayer d’en faire encore un peu. Mais je suis vraiment trop distrait. Je manque de concentration. J’ai trop la tête ailleurs. Je ne suis plus vraiment efficace. Je suis quand même trop près du but. Je me raisonne. Allez Robert ! Un dernier petit effort.

Il est midi. Que vais-je manger? Quel sera ton programme Robert? Intensité moyenne ou élevée? Est-ce que je fais même bien de me poser la question? Est-ce vraiment utile? Dois-je me faire confiance? Vais-je changer d’idée lorsque j’aurai le cul sur mon bike? Je verrai.

Le soleil est sorti. Cela fait une heure que j’ai mangé. Le temps de choisir mon maillot, m’habiller, mettre ma ceinture de pulses cardiaque qui ne réussit pas à me donner le bon rythme parce que je suis trop énervé, et ça va y être !

14 heures, j’ai réussi à faire ce que j’avais à faire. Le téléphone peut bien sonner. Je n’attends plus rien d’urgent. J’enfourche ma bécane, je mets mon GPS en marche et je pars doucement. Combien de fois ai-je pu faire ces quelques rues pour sortir de mon quartier? Des centaines de fois? Des milliers? Cela ne fait pas deux minutes que je mouline sur le boulevard, que je sais que je vais être dans une bonne journée. Je me sens bien. J’ai le sourire accroché dans face. Mes jambes tournent bien. Pas de douleur de la veille. Je sais que je me dois d’être patient avant de donner le premier effort. Je n’irai quand même pas faire le contraire de ce que je conseille à tout le monde. Je tourne les manivelles à 100 révolutions la minute. Mon cœur prend son rythme aussi. Tout va pour le mieux. J’emprunte le premier rang qui me mène vers le Nord de la ville. C’est à ma première montée que je verrai comment je vais me sentir, comment je vais gérer ma sortie. Est-ce que je cherche à me contenir en roulant relaxe avec des intensités exigées par le parcours ou bien je roule au train selon ce que mon corps me dictera ou me permettra?

Cela fait trop longtemps que je me suis donné. Je me sens tellement bien que ma raison n’est plus en état de prendre les bonnes décisions. Malgré mes premières intentions, je m‘agrippe à mon vélo et je ne lui donne aucun répit. Je commence par me concentrer sur mon coup de pédale, je vérifie ma cadence, 60-70 en montée bien appuyée, j’en ai dedans, 75-85 sur le plat, faux plat ou what ever ! ENVOYE mon homme ! J’ai peine à me contenir. Ma respiration est sous contrôle, je récupère bien quand c’est nécessaire et aussitôt que je le peux, j’en remets, je reprends à un rythme soutenu ! Durant un court instant, Je ne sais plus, je suis un peu dans le doute. Vais-je résister au rythme que je m’impose? Finalement, je chasse toutes ces idées de mon esprit. Ça va aller. Je demeure confiant. Plus je me donne, plus je mets du braquet, plus ma vitesse de croisière augmente, plus çà fait mal, plus je me dis que c’est normal, et plus je me sens bien. 50 kilos de faits, est-ce que je fais une pause? C’est relativement frais encore à ce temps-ci, j’ai à peine une bouteille de prise, j’ai plein de petits fruits, mes jambes pètent le feu, alors je décide de faire ma « run » de 100 kilos non-stop au train pour ne pas dire bien accotée. Chaque geste de ma part est épié. Chaque difficulté me dicte une position sur le vélo, une façon de rouler. Je n’y peux rien. Chaque segment de route, chaque passage est scruté à la loupe. Étais-je bien braqué? Me suis-je levé en danseuse au bon moment? L’ai-je enduré jusqu’au sommet? Ai-je accepté de souffrir, aurais-je pu en prendre plus? Ai-je bien géré mon énergie pour bien relancer? Dois-je lever le pied? Des questions qui doivent toutes passer par mon centre nerveux cérébral. Des questions traitées instantanément à la milliseconde par mon bagage expérientiel, par des corrélations, des sensations, des ressentis validés et contre vérifiés dans mon cerveau depuis plus de 30 ans ! Si je détecte une erreur, un manquement à quelque chose, je m’efforce d’y remédier dès la prochaine occasion. Rien n’est laissé au hasard !

J’arrive près de chez moi. L’entrainement est terminé. Je ralentis et je m’assure de rentrer à la maison en toute sécurité. Assis confortablement dans mon portique où sont rangés tous mes kossins de vélo, casque, souliers, etc.  Je m’étire doucement en enlevant mes souliers. Mes muscles se détendent. Je visualise ma sortie. Mon visage s’éblouit de satisfaction, du devoir accompli. Mon cell quelque part me signale déjà des « Kudos » de ma sortie, qui s’est déjà téléchargée dès mon arrivée. Boisson de récup à la main avec quelques friandises, je vérifie tout de même mes résultats, voire si mes impressions s‘avèrent juste. Remis en justes perspectives, ai-je si bien travaillé que cela? La réponse est oui. Mission accomplie. Tu peux aller te doucher mon Bob.

Ma blonde rentre de travailler. Je suis de bonne humeur. J’ai eu le temps d’aller faire les courses, peut-être même d’avoir fait le souper. Je mérite ma bière ou mon verre de vin. Après avoir fait le bilan de notre journée en famille, une douce étreinte, il est 23h et je m’abandonne dans profond sommeil vide d’aucune préoccupation. Une journée parfaite.

7h30 le lendemain, je termine en un temps de le dire ma job d’hier qui me tracassait. J’en rédige le rapport dans le temps de le dire. Tout est parfait et à mon goût. La journée est pluvieuse comme prévu. Je ne m’en fais pas. Je surfe encore sur l’adrénaline d’hier. Je suis super allumé. Je vais prendre de l’avance et si demain il fait beau bien…On recommencera. »

Et ainsi va la vie…

***
(À suivre... dans une semaine)

Coach BOB la gazelle!
--------- __o
------- _-\ <,'  
Aussi un rouleur!

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Note de l'auteur

"J’aurais certainement souhaité écrire un livre en bonne et due forme et le vendre en librairie. Alors, si je vous ai fait sourire, distrait, passer du bon moment, pourquoi ne pas m’exprimer votre reconnaissance, si ce n'est pas déjà fait, par un don en appuyant sur le bouton « Faire un don » dans le menu en haut de la page à droite."