Alors bonjour tout le monde,
Que je suis donc content! Je n'aurais jamais cru recevoir du courrier aussi vite que cela de quelqu'un qui veut s'améliorer et bénéficier des conseils de Bob la gazelle...alors voilà presqu'intégralement le courriel que j'ai reçu de Jeannette de Sherbrooke.
"Bonjour la gazelle,
Je suis tellement contente de ton initiative tu sais! J’en profite pour te dire que tu me fais
tellement rire. Des fois j’en pisse dans mes culottes!
Bon, alors voilà je
m’appelle Jeannette (nom fictif), j’ai 26 ans et je me considère assez bonne
cycliste. Je roule depuis 4 ou 5 ans, mais je faisais un peu de jogging avant.
Disons que j’ai une assez bonne forme.
Je ne suis pas très musculaire mais je ne suis pas une chicot non plus.
Je mesure 5 pieds 4 et pèse 115 lbs.
Je roule souvent avec la même gang de filles et même des
gars. Je suis assez compétitive et orgueilleuse. Je ne comprends pas pourquoi
mais je suis capable de les tenir tous
et toutes sur le plat, même parfois de faire plus que ma part lors des relais,
mais lorsqu’une bonne côte arrive, je me
fais larguée! J’ai pourtant un bon cardio. J’ai l’impression d’avoir tout
essayé. Il y a sans doute quelque chose que je ne comprends pas. Peux-tu
m’aider la gazelle? Je suis désespérée….
Jeannette, Sherbrooke"
Bonjour Jeannette,
Avant de te donner nos quelques conseils sur ta situation,
je veux te remercier de m’avoir écrit si vite sur une question qui préoccupe beaucoup
de cyclistes si cela peut te réconforter.
Les raisons sont nombreuses pour expliquer pareille
difficulté de ta part en vélo, malgré l’effort que tu y mets. Les suggestions
et recommandations suivantes te sont soumises en vrac ainsi qu’à tous mes
lecteurs. À toi et à vous tous de voir si elles collent à votre réalité:
- Le stress, l’insécurité et l’orgueil, les
pires ennemies du cycliste de performance. La crainte de ne pas être à la
hauteur, devenir nerveux, ne pas être confiant avant même de grimper une côte ou
de faire face à toutes autres difficultés grugent énormément d’énergie.
Combien? Je ne saurais te le dire, mais bien en masse pour qu’à elle seule,
cette façon d’être te relègue en arrière. Donc, travailler sur sa confiance et
se dire que même si on échoue, ce n’est pas plus grave que cela. Si quelqu’un « t’écœure »
sur les efforts que tu fais, parce que cela arrive, bien expulse là de tes amis(e) pouvant t’accompagner lors d’entraînements. Enfin, tenter de faire un visionnement intérieur
de ta montée après ta ride pour tenter de voir ce que tu aurais pu améliorer.
- Dans la même veine, il y en a toujours des
meilleurs que soi. Or, s’ils sont d’âge et de gabarits comparables, s’en
inspirer comme modèle. Observe comment ils attaquent une côte. La souplesse ou
pas qu’ils adoptent en monté (cadence des tours de manivelle), quand ils
changent de braquets (vitesse), etc…il y a des chances que tu découvres des
choses que tu ne fais pas comme eux.
- Bien gérer sa ride. Trop de cyclistes
ignorent qu’à des niveaux comparables (gabarit et niveau d’entrainement, CAD avec
le même millage), qu’on débute tous une randonnée avec une tank à essence à peu
près avec le même niveau d’essence. On sait tous que quelqu’un qui conduit une
auto par des accélérations répétées aux lumières ou par des dépassements ou des
pointes de vitesse élevées va arriver dans le fond avant l’autre qui fait le
contraire. Bien, c’est la même chose en vélo. Si tu en profites pour te mettre
en évidence lors des autres moments de la ride (plat, relais face au vent, etc.)
parce que tu veux prouver ta forme de cette façon, parce que lorsqu’arriveront les côtes, tu sais déjà que tu ne seras pas à
la hauteur, bien TU VAS FOIRER C’EST CERTAIN, et ce, même si tu avais une
meilleure technique et plus de forme, à moins que tu te shootes au beurre de
peanuts ou que tu te démarques considérablement ce qui ne semble pas être le
cas!! Alors, relaxe ma fille, n’en donne pas plus que le client en demande.
Personne n’est là pour te juger puisque tu as montré la porte de sortie aux
éléments négatifs plus tôt…tu te souviens? Tu sais qu’il y a des difficultés
sur ce parcours. Gooddddd!! Bien, organise-toi pour ne pas arriver trop
hypothéquée là-dedans. Une victoire à la fois et prends les moyens pour y
arriver. Même les professionnels agissent de la sorte!
- La manière
que tu vas attaquer une cote dépend du type de montée que tu vas faire. Voyons dans les prochains cas les types de montées auxquelles tu peut t'attendre:
Montée courte douce ou raide; si tu arrives dans
ce type de montée suite à une légère
descente, exploite ta vitesse pour l’attaquer à un bon rythme sur un pignon en
puissance (forte résistance) pour que tu l’achèves en danseuse à l’arraché, ce qui veut dire que tu balances le vélo latéralement en tirant fortement des bras le guidon pour favoriser une plus forte poussée sur les pédales. Il faut maintenir ce rythme et position jusqu'à la fin de la bosse où tu pourras te rassoir RAPIDEMENT en position de course, c’est-à-dire
en tirant sur les cocottes du haut du corps, les bras fléchis à 90 degrés pour transférer ton énergie en pleine puissance dans les fessiers et les quadriceps, les
talons bas dans chaque poussée de pédale. Idéalement, tu n’as pas à changer
de pignon sur cette montée. Tu as choisi le bon avant de monter et
tu l’as enduré avec une certaine douleur aux jambes jusqu’à ce que tu rassois avec un ou deux pignons plus souples…avant de relancer!
Montée longue douce ou raide; rentrer dedans
comme comme dans la courte douce si tu arrives avec une certaine vitesse, mais cette
fois-ci, tu devras tenter de la maintenir le plus possible tout en régressant
un pignon à la fois cad un changement de vitesse à la fois, puisque ce premier
changement de vitesse pourra comporter un changement de plateau du gros au petit, un changement bien évalué pour
ne pas retomber dans le vide avec le derrière qui te sautille sur la selle!!. Très très mauvais! Ce changement de plateau au bon
moment sur le bon pignon est d’une importance capitale. Tu dois apprendre par
expérience (essais et erreurs) à changer de plateau de la sorte pour aller rapidement sur le bon pignon!! Une erreur à
cet endroit est suffisante pour que tes copines te larguent dès ce moment-là,
pendant que tu regarderas en bas sur ta cassette pour comprendre qu’est-ce que
tu viens de faire de mal, CAD découvrir sur quel pignon tu aurais dû embarquer plutôt que celui-là!!. Trop tard ma belle fille! Elles sont parties! Donc, après ce changement
de plateau avec succès, les deux mains sur
la barre horizontale, tu t’installes sur le pignon de ton choix (cadence de 65 à 80 tours de manivelle), tu recules ta position sur ta selle un peu pour te retrouver en arrière de l'axe du pédalier, ce qui te permet de commencer la poussée dès 12h sur les pédales. Tu tires et pousses égale, fluidement, tu respires
profondément, tu gardes ton calme malgré des dépassements possibles. L’important
est de garder la cadence et la vitesse sans donner de coup. Tout doit se faire
en douceur. N’oublie pas que cette montée est longue et que les filles qui
viennent de te dépasser vont peut-être tomber en défaillance d’ici peu! Elles ne peuvent maintenir cette cadence si tu es compétitive. Tu souffres et tes
jambes te font mal? Tu te sens ankylosée? Alors tu mets un pignon de plus en
résistance et tu te lèves debout en danseuse sans trop changer le rythme. Pas de brusqueries, souviens-toi! Grimper en danseuse de la sorte te permet de replacer tes
jambes et de stabiliser ta respiration en relevant le tronc et en dégageant les épaules,
très important. En temps opportun, tu reviens sur ton pignon plus souple en même
temps que tu te rassois pour toujours maintenir cette cadence et vitesse. Tu dois éviter des changements de cadence brusques entre les deux positions. Possible qu’avant la fin de la montée, que tu ais dû changer de vitesse sur un pignon
encore plus souple parce que l'inclinaison s'accentue. Pas grave, tes jambes viennent de te demander de les
épargner un peu…musculairement, tu es en dette probablement ou tu ne veux pas souffrir d'avantage…d'ailleurs, cela peut être aussi un autre aspect à travailler. Il est important de bien se
connaître et de reculer le seuil de la douleur! Cela veut dire prendre des risques.....Ou bien c’est le contraire qui
arrive. Tu t’es sous-estimée. Wow! Tu es dans une bonne journée et tu peux te faire
mal encore plus. Tes jambes sont bonnes. Tu te sens capable d’en rajouter un
autre (pignon) en résistance et de la pousser jusqu'au au sommet. D’une façon ou d’une autre, que tu sois revenue plus en souplesse ou en résistance, avant d’arriver en haut, à la distance
que tu te sens capable, tu en rajoutes un ou deux autres pour te lever en
danseuse, mais cette fois-ci à l’arraché pour te rassoir vidée sur le top en
faisant bien attention de ne pas revenir trop en souplesse en haut de la côte
(hyperventilation). C'est ce qu'on appelle "l'achever la saloppe"! Garde une certaine résistance dans ce repos bien momentané
pour replacer tes jambes et respiration. Rapidement, tu rajoutes une dent …..et c’est reparti madame!
Au début de saison, ces principes s’exécutent
sur des pignons plus souples et au fur et à mesure que ton cardio s’améliore et
que tes jambes se renforcissent, tu t’apercevras que tu vas passer les mêmes
difficultés avec plus d’aisance et sur des pignons de plus en plus dures. C’est ce que tes
copines ont compris lorsqu’elles te larguent et ils se défendent bien de te le
dire...crois-moi :-)
Passe un bel été Jeannette et tiens-moi au
courant si certains de ces conseils t'aident :-)
Bob la gazelle
--------- __o
------- _-\ <,' Aussi un rouleur!
----- (_)/(_)
Merci je vais essayer ça...
RépondreSupprimerPierre
si tu veux me tenir au courant d'une certaine progression, ne te gène surtout pas :-)
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